Louise Desrenards on Thu, 6 Dec 2012 01:33:38 +0100 (CET) |
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[Nettime-fr] Et maintenant l'effacement de la solution à deux États en Palestine |
Pendant que les morts recommencent en Égypte, la police étant relayée par des milices fascistes contre les manifestants, des milliers de soldats américains arrivent dans les eaux territoriales de la Syrie à bord du Porte-avion US Eisenhower, voilà une pensée pour la Palestine ou ce u'il en restera après la guerre de Syrie : http://www.criticalsecret.net/israel-palestine-sinon-deux-etats-alors-un,075.html Langues du site Accueil du site > Palestina Emergency_Urgence Palestine > Israël Palestine : Sinon Deux États alors Un Israël Palestine : Sinon Deux États alors Un mercredi 5 décembre 2012, par Saree Makdisi, Louise Desrenards (traduction) Israël n’a pas attendu longtemps pour révéler sa première réponse à la reconnaissance écrasante de la Palestine comme État-non-membre par l’assemblée générale des Nations unies, annonçant presque immédiatement son intention d’aller de l’avant concernant les plans de construction des logements pour les colons juifs dans la zone E1, la zone de Cisjordanie juste à l’est de Jérusalem. [1] La construction d’implantations dans la zone E1, serait-elle parfois mentionnée de façon trompeuse comme « discutée » ou « controversée », est ni plus ni moins une infraction au droit international comme la construction des colonies ailleurs en Cisjordanie ou à Jérusalem Est. Ce qui rend ce développement significatif est l’emplacement de la zone E1’s, resserrant l’écart entre Jérusalem Est et la plus grande colonie d’Israël, Maale Adumim, plus à l’est. [2] Cet écart pour les palestiniens est le dernier lien entre les parties nord et sud de la Cisjordanie, il occupe aussi l’interface entre et parmi les communautés palestiniennes de Ramallah, Bethléem et Jérusalem-Est — qui, en plus d’être le point focal de la vie culturelle, religieuse, sociale et économique de la vie palestinienne, est aussi censé devenir un jour la capitale de la Palestine. [3] En avançant les plans de développement la zone E1 qui menacèrent longtemps, Israël va briser le dos de la Cisjordanie et isoler la capitale du futur État palestinien de son arrière-pays. Ce faisant, il mettra fin une fois pour toutes à l’idée même de cet État — et avec elle, par définition, à toute possibilité durable d’une solution du conflit israélo-palestinien à deux États. [4] Assez curieusement, la Palestine reconnue par les Nations Unies est seulement une abstraction ; celle qu’Israël est maintenant sur le point d’étrangler est beaucoup plus réelle, du moins dans la mesure où l’étranglement affectera matériellement les vies de centaines de milliers de Palestiniens où la simple reconnaissance ne les affecte pas. [5] Aussi lourd que le coup porté aux aspirations palestiniennes par le plan de la zone E1 du Premier Ministre Benjamin Netanyahou est également celui du prix politique à payer pour les Israéliens. Car en bouchant la perspective d’une solution à deux États, Netanyahu scellera aussi le destin d’un État exclusivement juif. [6] Comme des politiciens israéliens plus prudents (Ehud Olmert en fait partie) ont averti de longue date, entretenir l’existence d’Israël comme un État juif exige fondamentalement la perpétuation au moins de l’idée d’un État palestinien, même s’agissant d’une fiction reportée gardée vivante par des négociations sans fin. [br/] Une fois révélée la fiction d’un État palestinien séparé ne pas avoir plus de substance que le Magicien d’Oz — ce dont le plan de la zone E1 est quasiment la garantie, — ceux des Palestiniens qui ne l’auraient pas déjà fait s’engageront ainsi dans la seule alternative viable : une solution à un État, dans lequel l’idée d’un État exclusivement juif et un exclusivement Palestinien se rendra à ce qui était vraiment depuis longtemps l’alternative préférable, un seul État démocratique et laïc pour toute Palestine historique que les deux peuples devront partager comme des citoyens égaux. [7] La campagne pour les droits et l’égalité dans un seul État est un projet vers lequel les Palestiniens pourront désormais se tourner avec un formidable soutien international, qu’ils ont déjà mis au point à la fois sur le plan diplomatique que sur le plan populaire, inclus le mouvement mondial du boycott et des sanctions dont Israël ressent déjà la morsure. [8] Pour les Palestiniens, en tous cas, un État est infiniment préférable à deux, pour la simple raison qu’aucune version de la solution à deux États qui ait jamais été proposée n’a véritablement cherché à aborder les droits de plus qu’une minorité de Palestiniens vivant effectivement dans les territoires sur lesquels cet État est censé exister. [9] La majorité des Palestiniens vivent soit dans l’exil auquel ils ont été conduits hors de leurs foyers lors de la création d’Israël en 1948, ou en tant que citoyens de seconde classe d’Israël, où ils rencontrent des obstacles redoutables en tant que non-Juifs dans un État qui ne réserve la totalité du spectre des droits que pour les Juifs. [10] Pour les Palestiniens, le droit de revenir à la maison et de vivre dans la dignité et l’égalité en leur propre pays n’est pas moins important que le droit de vivre libre de toute occupation militaire. L’État séparé fut abordé dernièrement, mais il ne peut jamais y avoir de paix juste et durable qui ne traite pas de tous les droits, même si cela signifiait de renoncer à la perspective d’un État palestinien indépendant. [11] Ce qui doit être ajouté ici est que, si la solution à un seul État propose la dernière touche à faire pour une paix juste et durable, les Juifs israéliens ne paieront pas seulement un prix à court terme en échange de nombreux gains à long terme. Comme les Palestiniens, ils perdront le rêve et la perspective d’un État exclusivement le leur. Mais — également comme les Palestiniens — ce qu’ils gagneront à leur tour c’est le droit de vivre en paix. [12] Saree Makdisi Saree Makdisi est professeur de littérature anglaise comparée à l’Université de Californie Los Angeles, et auteur de Palestine Inside Out : An Everyday Occupation (La Palestine vue de l’intérieur : une occupation militaire quotidienne). Une copie de cet éditorial d’opinion a paru dans la version imprimée de l’International Herald Tribune du 6 Décembre, 2012. Source The New York Times, éditorial d’opinion, le 6 décembre 2012 (pour découvrir l’article original son iconographie et ses liens parents dans le texte suivre le lien du journal). "Israel Palestine : sinon deux Etats alors un" d’après "If Not Two States, Then One" de Saree Makdisi @ The New Yor Times, Opinion-ed, et traduit en français by Louise Desrenards is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 3.0 Unported License. Based on a work at http://www.criticalsecret.net. Dans le cas où il serait observé des fautes, merci de les signaler à la traductrice qui les corrigera elle-même avant toute copie. Le logo est une citation de la carte des colonies est et ouest autour de Jerusalem publiée dans The New York Times du 2 décembre 2012 où dans un format agrandi il est possible de les situer précisément ainsi que la zone E1 (suivre le lien). http://www.criticalsecret.net/israel-palestine-sinon-deux-etats-alors-un,075.html -- ----- _______________________________________________ Nettime-fr mailing list http://www.nettime.org/cgi-bin/mailman/listinfo/nettime-fr