Louise Desrenards on Sun, 13 Jun 2004 03:42:53 +0200 (CEST) |
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Re: [nettime-fr] moderation-info |
----- Original Message ----- From: "Yann Le Guennec" <yann@x-arn.org> To: <nettime-fr@samizdat.net> Sent: Saturday, June 12, 2004 11:36 AM Subject: Re: [nettime-fr] moderation-info > > > Il y a contradiction entre les idées des messages diffusés sur la > > liberté et le libre, le potentiel subversif d'Internet vis-à-vis de > > l'ordre établi et le principe de fonctionnement de la modération de > > nettime... > > Actuellement, si vous ne la percevez pas, c'est votre droit... > > > >>En quoi le sujet "art et politique..." est-il contradictoire avec la > >> cooptation de modérateurs par exemple ? > > > > Je pense qu'à la lecture des messages de la liste, ceux-ci sont plutôt > > axés sur la démocratie et la défense des libertés des minorités, > > collectives et individuelles... > > Nous cherchons un autre moyen de fonctionner que celui qui existe > > aujourd'hui, c'est-à-dire le plus souvent la cooptation... non ? > > > > Si vous ne voyez pas de contradiction entre liberté, représentativité, > > participation, démocratie et le principe de la cooptation, c'est > > étrange mais c'est votre droit... > > > >>J'ai l'impression que tu confonds > >>le sujet avec la réponse que tu y donnes, > > > > ???? > > Autrement dit, le *sujet de la liste* n'est pas la même chose que le > *contenu des messages*. Le sujet de la liste permet toutes sortes de > "réponses" qui soient autant de formulations qui s'inscrivent dans le > sujet. Actuellement je vois bien la contradiction entre le *contenu* de > certains messages diffusés et l'organisation de la modération, mais pas > entre le *sujet* de la liste et cette organisation. Réduire le sujet de la > liste au contenu de certains messages actuellement diffusés, c'est > transformer la liste en vecteur d'un certain courant de pensée et > réduire le champ de réflexion possible de la liste, lequel est > potentiellement plus vaste, en témoigne le ratio du nombre des emetteurs > de contenus sur le nombre d'inscrits à la liste. > > + je ne suis pas sûr que "démocratie participative" et le fonctionnement > du "libre" par exemple puisse être amalgamé aussi facilement. Le texte "la > conquête de la noosphère ( Homesteading the Noosphere) de Eric S. Raymond > (1) montre assez bien le rôle et l'importance des "dictatures > bienveillantes". > > a+ > yann > > > > (1) > http://www.linux-france.org/article/these/noosphere/homesteading-fr_monoblock.html > Très intéressant... pour autant qu'il explique une topologie technologique et son territoire d'appropriation et de communication, y étant liés, en aucun cas une prescription émanant de la technique ne pourrait définir les règles de la façon de vivre ensemble, ni de résister, et le hacktivisme s'il ne veut pas être une délinquance (je ne parle pas de la guerre à l'ennemi public mais de la guerre au public lui-même s'il est déjoué), de la même façon ces prescritptions devraient bien prendre en compte qu'elles ne pourraient davantage s'afficher comme tyrannie (sur tout novice endogroupusculaire ou exogroupusculaire) à travers une caste de seigneurs opératoires... ou alors nous entrerions dans l'empire post-dialectique de Big Brother (nous y sommes déjà bien évidemement, et à cela nous nous insoumettons de façon radicale : avec la pensée émanant de notre corps matériel et physique). C'est exactemetnlà que la situation du hacktiviste ne présente plus de différence fondamentale avec celle du milicien. Il y a une militarisation, une armada thechnologique hacktiviste, qui édifie une sorte de racisme du fait d'une mise à distance des outils experts aux utilisteurs lambda, qui cadre un secret professionnel corporatiste - y compris chez leshacktivistes les plus durs à gauche -, en quoi la vision du texte que tu nous cites est d'ailleurs très précise... puisqu'elle extrait la notion de propriété pour l'attribuer non plus à l'outil de travail mais à son langage ; c'est là-dessus que se fondent d'ailleurs les nouvelles critiques de l'économie politique de la cognitude et autres... Il me semble inoui qu'on en soit encore à reconduire la même visée marxiste des forces productives et des moyens de production en leur faisant opérer une translation et des changements liés au virtuel, alors qu'il n'y a plus aucun rapport d'équivalence entre l'économie de la production et l'utopie, au moment du retournement de l'écologie planétaire sous l'effet de l'entropie - précisément de la production - et de l'éclatement du code de la valeur au-delà du système de la marchandise qui le porta jusque là, (je ne suis pas une adepte d'Agamben mais il y a des choses très claires sur la marchandise absolue qui permettent de comprendre comment l'argent lui-même qui était l'équivalent général du code de la valeur, a pris statut hors du code dans le cadre du système financier se rtournant y compris sur tous les objets du code de la production et de la distribution des biens). On entre alors dans la croyance ou le pouvoir, dans l'histoire appartenant non plus aux mouvements de masse ni aux peuples des pactes symboliques des Lumières et de leurs suites critiques, mais aux sectes, aux communautés, aux milices, dans un rapport avec l'environnement qui n'étant plus dialectique ne peut plus être que guerrier ou cannibal, etc... Toutes choses de la science fiction que nous sentons déjà réalisées ou en train de prendre structure de notre monde matérialiste/ réaliste/ virtuel comme structure même de nos représentations compréhensives, et autorisant le passage à l'acte dans tous les domaines... (économie libérale, marchés, ressources, société, rapports de voisinnage, etc...) A ces titres, je crois que les concepts post critiques de l'économie politique et de l'économie politique du signe, notamment chez Baudrillard et surtout actuellement, où il a repris pied très fortement dans la philosophie politique relative au pouvoir et à la subversion, concepts real-organiques de "carnavalisation" et de "cannibalisation", suggèrent une analyse symbolique de la structure dans laquelle nous fonctionnons, dans un monde qui fonctionnerait de la même façon, hors du code d'équivalence de la valeur et après le retournement critique de son propre système. D'où le danger et la folie de ce dispositif éclaté, où chaque fragment ne vaut que pour lui-même et sa propre logique... Or on sait bien, on constate bien que ça ne se passe pas du tout comme cela : oui l'activisme - et je dirai même celui de Lagardère ou de Messier qui ne sont que des chefs de caste -, il opère dans un environnement qui ne se présente pas davantage sous l'angle de l'opposition dialectique que les catégories énconomiques ou sociales maintenant, au contraire plutôt duale, synchrone asynchrone, et convoquant toujours sa masse critique pouvant s'accroître jusqu'à l'inertie de son couple, et au-delà le cannibalisant par accumulation exponentielle d'une énergie qui devient autonome et dévorant l'événement par son double, et d'autre part n'est pas exempte de rencontrer l'altérité : l'accès du hasard. Tout cela n'étant qu'un amalgame de diversités exposant toujours à ce que l'une d'entre elles prenne le pouvoir sur les autres de façon évidemment arbitraire, puisqu'il n'y a plus de code d'équivalence de la valeur. C'est la loi du plus rusé ou du plus fort. Mais on voit exactement où ce système reste - heureusement fragile -. Je pense que nous en sommes à l'ère de la ruse cognitive, au jeu avec les rythmes temps réel/ temps différé, des subitlités musicales et microtonales - pour faire une métaphore -, à propos de toute chose, non plus à l'acte même mais en stratégie d'effets variés et de toutes échelles ou qualités, où, d'une certaine façon, nous avons perdu enormément de temps, poursuivant sur le registre de la valeur et du social ou du pouvoir, quand le pouvoir du monde, le pouvoir américain lui-même, unilatéral du fait de sa supériorité militaire alliée à son sectarisme totalitaire, dans sa conception idélologique exclusive a utilisé toutes les ressources de ces stratégies, quand nous, nous ne les avons vu arriver que dans nos livres préférés... Eux-mêmes ont semé les graines du matérialisme-fiction dès les années 70, puis planté le décor à partir de la première guerre du golfe : cela maintenant est parmi nous dans le lieu même de notre quotidien... nous n'en sommes hélas pas séparés, et on le voit non suelemetn aux images dans la Presse, mais bien encore et beaucoup plus simplement, dans le malentendu de l'écoute qui ont a eu lieu ici. Il fallait un concours de circonstances pour que les scénarios du CIA sous Bush prennent forme d'actualité jusqu'à ces jours : ce fut la chute du mur, d'une part, le devoir d'ingérence d'autre part, devoir qui dans une dispostion de la fin du code de la valeur représentait en fait le pire danger de l'ingérence, la possibilité de ne plus être un dispositif éthique certain de l'ingérence : et ça mène jusqu'à la guerre d'Irak au nom de la guerre contre le dictateur... Pourtant Saddam était un dictateur, néanmoins, cette guerre ne s'annonçait pas du tout comme une guerre contre la dictature dans la forme elle-même, sinon dans sa première communication intransitive... C'est pour dire comment la stratégie américaine selon des sccénarios sur le long terme a su intégrer les accidents de la décomposition de son propre monde, et ses conséquences, pour poursuivre néanmoins et au mieux ses objectifs. Nous sommes très retardataires par rapport à cela quand nous contiunons à défendre de vieilles valeurs du sens e tde la pertinence qui ne sont plus valides sinon par duplication, plus en invention, en réalité, qui ne sont plus effectives organiquement, structurellement... tout ce que nous savons faire serait de les imiter... (les castes)? Nous sommes même dépassés, si nous faisons nous aussi de l'idéologie, sur le terrain de nos propres messages, y compris techniques, sauf à devenir contre-techniques un peu comme le CAE s'y est porté, mais surement pas en valorisant les techniques utilisées en leur attribuant du bien, au contraire dans le mal de l'environnement lui-même : - on a pu commencer par croire que le CAE nous menait en bateau dans une stratégie "interventionniste" commmunicante, et au contraire, loin de la manipulation il étaient dans l'inégalité des armes... cette dérision des appareils de recherche biologique face à l'énorme projet de modification et de mortification de l'espèce annnoncé les met en risque de dix ans de prison. Nous sommes loin en Kurtz de la croyance en l'outil qu'il utilise, que néanmoins il crédibilise, et surement pas comme arme alternative à l'identique des armes auxquelles il s'opppose, sinon dans l'ordre homéopathique (toujours en regard de la théorie du chaos), comme j'ai déjà dis... Nous sommes donc loin du hacker qui avance fort de toute sa panoplie et de son savoir tehcnologique, comme pouvoir. Et moi, en tant que peuple, là s'il le faut, je fais mon choix. Je choisis contre le savoir l'astuce et la connaissance pragmatique, la ruse, l'humour, la dérision comme forces révolutionnaires actives et puissantes face à la force matière, langage, corps, information et pouvoir. Et je le crédibilise hors de l'univers de la croyance. En atopie, la fin ne justifie plus les moyens mais les intègre , c'est la réalisation de l'éthique elle-même, avec toutes l'insoumission, la subversion que cela suppose sans armée et sans milice et pourtant qui définit la zone de risque. Un jour on voit qu'on n'est plus du tout dans le monde du bien et du mal, qu'on est passé ailleurs... A ce stade oui, les dispositifs machiavélien - le conseiller du tyran jouant de la rhétorique du tyran lui-même pour y ménager l'entrée républicaine - et spinoziste, complexes, multiples et traversants donnent des idées que nous ne soyons pas totalement démunis philosophiquement pour éviter d'entrer dans le fatalisme. Mais il y a aussi loin d ela philosophie,la ruse des peuples... c'est bien la raison pour laquelle est révolutionnaire l'idée de la nouvelle magna carta, parce qu'elle n'est pas un concept organique du progrès et de la valeur, mais un paradigme de la plasticité de la coexistence et de l'interactivité de la multitude. L'ultime chance critique du hacker c'est d'admettre qu'il soit propriétaire, mais que cela ne lui confère pas de pouvoir. Sinon il deviendra un jour ou l'autre spammeur au service marchand de concurrences ou de pouvoirs peu loyaux, après avoir commencé par jouir de son savoir dans la duplicité de sa propre mouvance, eut-il aussi secouru des couches fragiles, avec la complicité de sa propre caste, derrière sa machine. Par contre oui, il existe aussi pour lui des choix subtils... A savoir, le registre de propriété et de pouvoir du hacker tel qu'il apparaît dans l'excellent texte que tu nous indiques, serait à évaluer sous l'idée de "carnavalisation". En cela nous restons loin du pacte symbolique de résistance... camarades hackers, vos avez encore bien du chemin critique à faire avant de nous donner des leçons ! Parmi nous tous, les hackers eux-mêmes ne sont pas tous dans les mêmes dispositions visionnaires, que je sache... certains qui pourraient se considérer assez compétents ou "déconneurs/décodeurs" pour en faire partie, apparemment n'ont pourtant pas choisi ce camp entre nous tous. Preuve qu'il restera toujours de la conscience émergente au-delà de nos attaches productives et du savoir. On est libertaire ou on ne l'est pas, c'est aussi simple que l'eau ou le vent - qui existent donc. Ne nous laissons pas éblouir par la technologie et le hacktivisme dès lors qu'ils manifestent une idée sociale avant gardiste revenant à la querelle qui divisa l'extrême gauche sur la lutte armée, à une époque antérieure d'où surgit le film "Ice" de Kramer - avant que celui-ci ne se réfugie en France à la fin des années 70 - qui en traite précisément à propos des weathermen aux Etats-Unis... Auto-destruction/ extermination : non merci. On a vu ça en France après la dissolution de la Gauche prolétarienne, et franchement qui n'adhérait pas était un flic potentiel... On a vu ainsi monter des actions contestables qui n'ont pas mener leurs acteurs à des solutions viables pour l'ensemble de la communauté ni neles ont mené eux-mêmes à la révolution, et là je ne ferai pas un dessin car le problème est douloureux, on le sait, dans les prisons françaises d'où onvoudrait bien que certains puissent néanmoins sortir actuellement. < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net