Louise Desrenards on Tue, 24 Jun 2003 19:56:06 +0200 (CEST) |
[Date Prev] [Date Next] [Thread Prev] [Thread Next] [Date Index] [Thread Index]
[nettime-fr] Tubiana sur la répression de la critique de l'ordre établietc... |
Je veux juste rappeler l'évocation de la perte du devoir d'insoumission dans la constitution française pour être logique avec le droit européen (que j'évoquai récemment au-delà du foulard) et l'absence du rétablissement de ce droit dans le projet de constitution européenne de Giscard d'Estaing : celui auquel on doit le nucléaire énergétique, la main basse sur le riche patrimoine des mutuelles (vol des mutualistes) dans les années 70 et l'achat du silence des syndicats moyennant la gestion de la sécu et autres (l'UNEDIC), grâce à quoi on ne peut plus rien réformer intelligemment maintenant : l'UNEDIC c'est en effet en quelque sorte, l'Etat lui-même et fort de ses privilèges et pouvoirs... : pourquoi voulez-vous imaginer un instant que quelque chose le mettant en cause pourrait changer ? On ne peut donc que recoller. Rappeler aussi, la référence chrétienne chapeautant son projet de constitution applaudie à tout craindre, substituée à la notion de laïcité (un pas en arrière de la révolution française pour affronter les arabes qui débarqueront dans la communauté...) Et pour le tout, donner le lien sur la page des News de Yahoo aujourd'hui : entre Bové à Villeneuve et les animaux greffés en Corée : l'avenir est noir les amis! il faudrait refaire bleu ! http://fr.fc.yahoo.com/b/biotech.html Et la référence de cet article aujourd'hui dans Libération où le président de la ligue des droits de l'homme juge utile de manifester son inquiétude : http://www.libe.fr http://www.libe.fr/page.php?Article=119867 Voici : Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme: «Il y a une volonté de poursuivre ceux qui contestent l'ordre établi» Par Armelle THORAVAL mardi 24 juin 2003 imprimer l'article envoyer l'article articles les plus envoyés ichel Tubiana, avocat, est président de la Ligue des droits de l'homme. Il analyse l'évolution de la réaction des pouvoirs publics - justice, police - face aux mouvements de contestation sociale, qu'ils soient organisés ou spontanés lorsqu'il s'agit de simple solidarité de voisinage. Considérez-vous qu'il y a un accroissement de la répression des mouvements militants ou syndicaux ? Incontestablement, il y a un accroissement de l'action dirigée contre les militants syndicaux ou politiques et une volonté beaucoup plus systématique de poursuivre tous ceux qui paraissent contester l'ordre social établi. On peut prendre l'exemple des militants de No Border (1) à Strasbourg, déférés en comparution immédiate. On peut aussi examiner ce qui s'est passé à la suite de la manifestation contre le projet sur les retraites à la place de la Concorde - avec une série d'interpellations, et puis bien sûr le mode d'incarcération de José Bové, avec hélicoptère et des dizaines de gendarmes. Sous les apparences d'une politique pateline, qui prend le visage de Jean-Pierre Raffarin, il existe une véritable volonté d'affirmer un ordre social autoritaire et de le faire respecter. Est-ce, de votre point de vue, un changement dû à l'alternance politique ? C'est plus subtil, et manifestement ce changement était en germe avant le changement de gouvernement. Il faut dire que l'appareil judiciaire est très sensible à un discours d'ordre tout court. Prenons l'exemple de la surpopulation pénale, lorsque les députés se sont insurgés contre cette surpopulation, les prisons se sont désemplies, lorsque les discours sur la sécurité ont pris le pas, on est revenu à une surpopulation pénale. Le discours très répressif et sécuritaire de Nicolas Sarkozy contribue à ce changement de climat. Il s'agit de donner l'impression qu'on ne «laisse rien passer». A ce propos, ce qui est étonnant, c'est le double jeu. Vous avez d'une part le discours de Jacques Chirac, assez compréhensif sur les questions de mondialisation, assez ouvert aux arguments des altermondialistes et, de l'autre, une transcription de ce discours par son gouvernement qui est tout autre. On peut y inclure les modalités, assez inhabituelles, de déduction des jours de grève pour les enseignants. Peut-on considérer que police et justice reçoivent des consignes de fermeté ? Sans aucun doute pour l'appareil policier. Mais les juges sont pour une partie assez grands pour avoir intégré d'eux-mêmes la nouvelle donne et l'alternance. La mise à exécution de la condamnation de José Bové ne renforce-t-elle pas le sentiment d'illisibilité des sanctions judiciaires ? J'étais présent au procès du leader de la Confédération paysanne à Millau, et j'avais alors annoncé que l'on pouvait s'attendre au pire, c'est-à-dire au plus sot, même si c'est José Bové qui s'est placé dans cette situation d'être poursuivi. Car il faut bien remarquer que les membres de la FNSEA qui ont saccagé le bureau de Dominique Voynet, alors ministre, n'ont fait à ma connaissance l'objet d'aucune poursuite. On donne donc une forme de sanction particulière aux actions de José Bové. Ce qui est en jeu, c'est la responsabilité sociale et politique de l'appareil judiciaire, qui ne peut pas se retirer derrière le fait que sa mission serait la seule application de la loi. C'est vrai si l'on compare la peine de José Bové avec les réquisitions contre la femme de Loïk Le Floch-Prigent ou celles prises contre le préfet Bonnet, qui va incendier une paillote nuitamment. La justice illustre à la caricature ce qu'elle est : une justice à deux vitesses l > (1) Après un sit-in international d'une semaine à Strasbourg, en juillet 2002, l'un des militants s'est vu condamner à de la prison ferme. -------------- Plus que vigilance, il faudrait une réforme : Comment pourrions nous faire pour réclamer d'urgence le rétablissement du devoir d'insoumission civique dans la constitution française, son respect dans la constitution européenne, et la répétition textuelle de la proclamation de l'engagement laïque des lois Européennes communes, dans le respect des singularités de référence des pays de l'union... sur les questions philosophiques ? Je veux dire tous ces droits sans risque de répression ou de discrimination européenne... Est-ce vraiment trop tard ? L.D. la constitution française de 1958 : http://membres.lycos.fr/stephb/Constit/constit.html Les maintiens et les abrogations de 1995 : http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/html/france.republique.5.html http://prgd31.free.fr/Download/1736.pdf --- La constitution Giscard et les conventions européennes http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/constitutioneuro_ressources.htm -----------
< n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net