|Tout-Terrain| on Thu, 10 Apr 2003 16:44:13 +0200 (CEST) |
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"Il m'offense, il m'aigrit par cet orgueil farouche ; Cependant je le plains, sa disgrâce me touche." (Campistron, Tiridate, Acte I, scène 7, v. 377-378) Ce serait de la concession que ne pas le faire parce qu'il est évident qu'il le prendra pour une agression. Mais quoi son libéralisme juge aussi ce qui l'ennuie : pour seulement alléger ses charges, il appelle citoyenneté tout ce qui ne le dérange pas, encourage les engagements, porte beaucoup d'estime jusque là où on ne lui demandait pas mieux de soutenir plus concrètement quand on croyait que c'était son pouvoir, ce serait capituler de le faire justement parce qu'il le vit comme une violation, du moins s'agirait-il d'honorer la loi de son procédé. Mais quoi le plaisir de mettre au jour sa sauvagerie socialisée pas même n'a rien à voir avec le jour, de notre plaisir, il n'est qu'une question de capitulation, donc, il ne faudrait prendre pour requis ce qui est indiqué agressif par celui qui fait l'ordre pour ne pas s'en mêler. Un scénario catastrophe a le mérite d'être bouclé, mais surtout la force d'un synopsis. Son caractère catastrophique n'a d'autre épaisseur que narrative. A cause de son épaisseur, ça doit s'encaisser. Il n'y a de catastrophe que si la situation dépasse le synopsis : avec tout ce qu'on dit à vraiment tout bout de champ, on a tout intérêt à rester de plus en plus blindé avec ce genre d'histoire. Le climat n'est pas favorable à sa suspicion, il doit être tout à fait captif des apports de la méfiance généralisée, de ses ravages aussi. De telle sorte qu'on y consent autant qu'on en participe : ce ne peut être délibéré à fond, faute de temps et de la plupart des données très probablement les plus pesantes, ce ne peut jamais être absolument excitant, c'est bien là- dedans qu'il faut pouvoir se motiver : sur ce dont il n'y a surtout pas de quoi se réjouir, il en va toujours d'un drame amputé du suprême de toute l'importance requise. "Pour me persuader de toute sa tendresse, Mon coeur n'a consulté que ma propre faiblesse." (Pradon, Phèdre et Hippolyte, Acte V, scène 3, v. 1535-1536) A force, le temps vacant sature gentiment, le temps du train de vie se compresse normalement, les nouvelles du décor sont entendues sans en prendre le temps : il en faut moins pour l'entendre, le temps prend sur la vie normale sans s'en prendre à son train. Et comme ça respire toujours ce qu'il lui faut. Normalement, le décor peut se ternir sans fin, il reste un contexte qui marque le temps imparti en changeant de rythme. Il y a des coups de bourre et des temps plus relâchés, il n'y a pas de choses graves sans l'annonce des heures plus légères. Le divertissement n'est pas fait pour détendre l'atmosphère puisqu'il est inscrit à la grille, à l'occasion doit-il en appeler à son utilité pour étouffer l'obscénité, l'obligatoire du vulgaire à négocier son temps (avec de l'Ecclésiaste). [Le temps d'un courrier ou de la newsletter d'une ancienne collègue adorable auto-missionnée en Afrique aujourd'hui guette un peu plus ses locaux médias, à cause de la guerre, se sent plus en sécurité là-bas qu'en Europe..] Il est beau de le voir poursuivre son intime conviction au prix d'un rythme soutenu, pour les besoins de l'histoire et du bizarre mis dans le genre, passe encore la résistance aux situations pâteuses. A petite dose permet d'injecter ce qui se laisse regarder avec endurance larvée, encore, d'entendre au passage que là fait problème compte tenu du folichon chichi volatile immanquable ou désuet pour extravagance nuancée hystériquement flasque. "Je perds en vain mes pas en ces rochers déserts, Mes paroles en vain se perdent dans les airs," (Racan, "Les Bergeries", Acte V, scène 3, v. 2629-2630) La cruauté, la délation, les vengeances sont annonciatrices. Ce qui sera spectaculaire restera menaçant pour tenir l'égide. Les intermédiaires, innocentes cautions de l'oppresseur, confirment que l'humain en bétail techniquement super structurable. Encore faut-il de l'idéologie pour relever ce qui, proprement, concrétise - par faits, gestes, applications - de l'idéologie masquée, démasquable, promise à débusquade, dédiée à son ascension, à la charnière de sa chute. L'idéologie pour traduire charnière le destinal invoqué est sa manière d'y aller charnel le sang à l'appui. les diversions artistiquement jurées (par ellipses avérées extra-idéologiques), tant qu'elles restent une consistance à toujours s'expliquer autrement, charn- se théâtralisent, se posent en tant que- = à devoir conjurer, à traiter d'un pêché, Aimer son prochain, c'est des embrouilles en moins : Rien ne sert de blêmir, reste à blâmer plus tard ; Assumer ses limites n'est pas une fin en soi, y survivre est pourtant si suspect : Les plus cruelles, ce sont les vérités qui crèvent les yeux, elles en valent rarement la peine / Il y a tant à apprendre du coq par l'âne qu'il est très intéressant de passer de l'un à l'autre. ( |Tout-Terrain| Copyright David Christoffel ) < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net