Zarana Papic on Thu, 18 Nov 1999 02:36:41 +0100


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Syndicate: [Fwd: Serbie : Les rebelles de l'université de Belgrade réduits ausilence par la"dictacture des doyens" (IWPR), 03-11-99*]


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Subject: Serbie : Les rebelles de l'université de Belgrade réduits
ausilence par la"dictacture des doyens" (IWPR), 03-11-99*
Date: Sat, 13 Nov 1999 23:26:09 +0100
From: Le Courrier des Balkans <balkans@bok.net>
To: balkans@cru.fr

The Institute for War & Peace Reporting
Rapport sur la crise des Balkans N° 89
3 novembre 1999
(traduit par Cécile Fisler)

LES REBELLES DE L?UNIVERSITE DE BELGRADE REDUITS AU SILENCE PAR ?LA
DICTATURE
DES DOYENS?.

Suite à la ?dictature? exercée par les présidents d?université et les
doyens
nommés par l?Etat, les universités serbes ne sont plus à la hauteur de
leur
réputation rebelle et elles ne participent pas aux actuelles
manifestations de
l?opposition contre le régime .

Par Milenko Vasovic (collaborateur régulier de l?IWPR à Belgrade).

Presque un quart du personnel d?une des principales facultés de
l?université de
Belgrade ont ?été mis à la retraite?, transférés vers des ?centres de
recherche? non existants ou simplement révoqués par le gouvernement.
Cela fait
partie de la stratégie destinée à remplacer les assistants agressifs par
des
personnes fidèles à l?Etat et à faire taire la voix rebelle du corps
étudiant.

Certains, comme Branko Popovic, professeur à la faculté
d?Electrotechnique
(ETF), récemment ?mis à la retraite?, partent ailleurs. Popovic ira
probablement enseigner aux Etats-Unis où il est tenu en haute estime.

Le professeur Srbijanka Turajlic, qui a été licenciée, divisera
désormais son
temps entre deux universités ?étrangères? à Banja Luka en Bosnie et
Podgorica
au Monténégro. Turajlic n?a pas été remplacée et aucun de ses collègues
ne peut
reprendre ses cours qui ont été tout simplement supprimés.

44  des 200 enseignants et  assistants de l?ETF sont partis. Certains
ont été
licenciés. D?autres n?ont plus le droit d?enseigner et ont été
réaffectés à des
centres de recherche non existants, créés pour eux et équipés seulement
de
tables et de chaises. De cette façon, le régime de Slobodan Milosevic
règle ses
compte avec les enseignants rebelles.

Depuis le début des années 90, l?université était au coeur de
l?opposition au
régime. Ses enseignants et ses étudiants ont joué un rôle majeur durant
les
manifestations de rue organisées contre les fraudes électorales de
l?hiver
1996/97.

C?est donc à cause de la prise en main par le gouvernement de
l?université de
Belgrade, que celle-ci n?a pas encore rejoint les manifestations
organisées en
Serbie, tous les soirs depuis septembre, par le parti de l?opposition ,
Alliance pour le Changement.

Une nouvelle loi pour les universités serbes adoptée en mai 1998 a
renforcé
l?autorité des présidents et des doyens d?université nommés par l?Etat
et
obligé les enseignants qu?ils supervisent à signer de nouveaux contrats.
Ces
contrats, décrits par le personnel enseignant comme un véritable
?engagement de
loyauté? envers l?Etat, réduisent considérablement leurs droits.

Les nouveaux pouvoirs ont transformé les universités en ?dictatures des
doyens?. En conséquence, la Yougoslavie a été suspendue pour un an de
l?organisme international des dirigeants d?université: la Conférence des
Présidents d?Université d?Europe. Le président serbe, Milan Milutinovic,
a été
informé de cette décision en mai, mais la nouvelle de la suspension n?a
pas été
mentionnée dans les média.

Les problèmes de l?EFT ont commencé à l?arrivée du doyen Vlada Teodosic,
nommé
au milieu de 1998 par le gouvernement serbe, immédiatement après
l?adoption de
la nouvelle loi. Bien que l?université manque cruellement de fonds pour
l?acquisition de livres et d?équipements, Teodosic a rapidement dépensé
plus de
100.000 Deutschemarks pour le recrutement de nouveaux vigiles, dont
certains
ont reçu l?ordre de faire sortir par la force des enseignants de leur
bureau.

?Le corps enseignant a été décimé?, a déclaré cette semaine Turajlic au
?Rapport sur la crise des Balkans?. ?Plusieurs nouveaux enseignants ont
été
recrutés, mais ils ne possèdent pas les qualifications nécessaires?. Les
jeunes
professeurs doués sont partis et dans ce qui était une des facultés
d?ingénierie les plus avancées et respectées d?Europe, il ne reste que
des
enseignants de la vieille génération.

?L?ETF jouissait d?une grande réputation, mais aujourd?hui elle
ressemble à un
club de retraités?, a-t-elle ajouté. ?Les jeunes assistants qui auraient
dû
bientôt commencer à enseigner, s?en vont ?. La pénurie de personnel
force ceux
qui restent à répartir leur emploi du temps comme ils le peuvent.
?Certains
collègues sont actuellement chargés de cinq ou six cours. Aucun
enseignement
sérieux ne peut être dispensé dans ces conditions?.

La ligne intransigeante de Teodosic a été constamment contestée par le
corps
enseignant, mais il s?est obstiné bien qu?il ait perdu presque 50 procès
engagés contre lui par des membres du corps enseignant  licenciés.

Cette stratégie a moins bien réussi à la Faculté de Philologie de
l?université
de Belgrade. Le gouvernement avait nommé Radmilo Marojevic au poste de
doyen,
mais celui-ci a été révoqué après 6 mois de manifestations d?étudiants
et
d?enseignants, malgré ses efforts pour licencier des membres du
personnel et
fusionner des départements.

Marojevic a fermé certains départements et en a ouvert d?autres, comme
celui
des Etudes en  sanscrit, même si personne en Serbie n?était capable
d?enseigner
cette langue. Cela n?a fait qu?attiser la résistance des étudiants et
des
professeurs. Marojevic a été poussé à la démission et à accepter un
emploi en
Russie et c?est Rade Bozovic, plus populaire, qui l?a remplacé et a
annulé
toutes les décisions prises par son prédécesseur.

La faculté de Droit était considérée comme particulièrement coriace pour
le
régime. Pour la maîtriser, Milosevic a nommé son adjoint, Vojislav
Seselj,
leader nationaliste radical du parti Radical Serbe, président du Conseil
d?Administration de la Faculté de Droit. Il a aussi nommé un nouveau
doyen,
Oliver Antic.

Antic a révoqué le célèbre expert en droit international Vojin
Dimitrijevic,
après avoir licencié quelques-uns des experts juridiques les plus
éminents de
Serbie: Vladimir Vodinelic, Drago Hiber, Vesna Rakic-Vodinelic et menacé
le
Professeur Kosta Cavoski, célèbre dissident de l?époque de Josip Broz
Tito.

La tâche du régime a été plus facile à la faculté d?Economie et celle
des
Sciences Politiques où le régime de Milosevic jouissait déjà d?un
soutien
important. Mais, même là, certains membres du personnel ont rechigné à
signer
de nouveaux contrats, mais le doyen de la faculté d?Economie Vlajko
Petkovic a
donné le ton en licenciant les ?étrangers?:  Refik Secibovic, un
Musulman et
Andrija Anandarenko, un Croate.

Une lettre de licenciement serait préparation pour Mladjan Dinkic, un
des
membres du Groupe 17, composé d?économistes indépendants qui ont proposé
des
solutions pour sortir de la crise politique, si Milosevic se retirait.

Le doyen de la faculté de Sciences Politiques, Vladimir Stambuk, un
collègue de
parti de la femme de Milosevic, Mirjana Markovic, est également en train
de se
séparer des enseignants ?déloyaux?. ?Le niveau d?éducation de
l?université est
en voie d?être détruit et remplacé par celui d?une dictature?, a déclaré
le
professeur Milan Podunavac.

Mais malgré ce scénario déprimant, Podunavac a remarqué certains signes
de
résistance, même si l?université ne joue pas son rôle attendu et
traditionnel,
comme force de l?opposition de premier plan contre le régime de
Milosevic.

?Actuellement l?université ne joue pas son rôle?, a-t il déclaré, ?mais
elle le
jouera dans l?avenir car les changements qui sont inévitables ici, vont
suivre
leur cours?.

 
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