<nettime> Fwd: petition Cohn-Bendit (fwd)

[Keith Sanborn <mrzero@panix.com>]

x-From_: peggy@echonyc.com  Tue Feb 27 18:16:01 2001
date: Tue, 27 Feb 2001 18:07:04 -0500 (EST)
from: Peggy Ahwesh <peggy@echonyc.com
to: mrzero@panix.com
subject: petition Cohn-Bendit (fwd)

---------- Forwarded message ----------
date: Sat, 24 Feb 2001 15:30:21 -0500 (EST)
from: Charles Wolfe <ctwolfe@bu.edu
to: Paulette Kayser <pakayser@club-internet.fr, Vatterm@cs.com,
      "[X-UNKNOWN] MÈriam Korichi" <meriamk@club-internet.fr, peggy@echonyc.com,
      Alina Feld <afeld@bu.edu, bernofsk@bard.edu, tricia@evidence.com,
      sufriedrich@cs.com, Isabelle Cordonnier <isakutsuya@hotmail.com,
      Emmanuelle Corne <e_corne@hotmail.com
subject: petition Cohn-Bendit

subject: Nous sommes les enfants de la rÈvolution sexuelle.

from: Stephane Lavignotte <Stephane@lavignotte.org

A Faire ciruler ý vos connaissances, milieux millitants et listes adÈquats
---------------------------------------------------------------------------
Face au dÈlire neo-moraliste que provoque la ressortie de vieilles
citations de Cohn-Bendit, nous vous adressons ce texte  - pour avis,
corrections, signatures - pour ensuite publication dans la presse.
Envoyez vos enventuels amendements avant lundi 26 ý 20h (moins il
y a de corrections, plus Áa sera simple). Renvoi ensuite ý tous les
gens intÈressÈs pour signature dans la soirÈe de lundi, signature
avant le mardi 20h ý Stephane@lavignotte.org

Premiers signataires : VÈronique Dubarry, StÈphane Lavignotte, Erwan
Lecoeur, Christine Villard, Thomas Giry, JÈrÙme GleizesJulien Lecaille,
Arnaud
Wasson-Simon, Bruno Villalba,

Nous sommes les enfants de la rÈvolution*

Nous sommes les enfants de la rÈvolution sexuelle. Nous avons
aujourd'hui des enfants, ou nous espÈrons en avoir, et nous disons
merci ý la gÈnÈration de nos parents.
Nous entendons les mÈdias clouer Cohn-Bendit au pilori du terme de
pÈdophile. Nous entendons ce qu'il dit. Nous entendons ce qu'il
dÈcrit. Certains d'entre nous ont l'impression d'entendre nos parents
et ont l'impression de les revoir. Sommes-nous des enfants de
pÈdophiles ? Nous avons l'impression de vivre un cauchemar. Nombre
d'entre nous ont eu des parents qui se sont promenÈs ý poil devant
nous, sans doute nous ont-ils laissÈ touchÈ leurs seins, leurs sexes,
nous les avons vu faire l'amour, ils nous ont dit que se masturber
Ètait agrÈable. Ils ont ÈtÈ heureux quand nous sommes tombÈs amoureux
ý la maternelle, que nous avons embrassÈ d'autres enfants sur la
bouche. Ils nous ont laissÈ jouÈ ý touche pipi.
Que dit d'autre Cohn-Bendit ? Il n'a pas dit qu'il dÈsirait des
enfants, qu'il voulait les pÈnÈtrer, qu'il leur avait demandÈ de le
sucer. Il n'a pas ÈvoquÈ ses dÈsirs d'avoir des relations sexuelles
avec des enfants. Il a racontÈ ce que nous ont laissÈ vivre nos
parents - ou que nous aurions aimÈ que nos parents nous laissent
vivre ! - et que nous voulons vivre avec nos enfants : les enfants
ont une vie sexuelle, ils ont des questions, des dÈsirs, des
sÈductions. Bref, ils ne sont pas des objets pour les adultes, ils
sont des sujets dans toutes leurs dimensions, y compris celles qui
excitent tant les esprits.
Les annÈes 70 ont fait des enfants - elles ont fait de nous -  des
sujets. La rÈvolution sexuelle - y compris dans le domaine de
l'enfant - nous a d'abord appris que notre corps nous appartenait.
Que nous avions le droit d'en faire ce que nous voulions avec qui
nous voulions. Que parce que devenus sujets - mÍme, voir surtout, ý
l'’ge d'enfance - nous avions le droit de dire ´ non ª ý ceux qui
dÈsiraient faire autre chose de notre corps et de nos dÈsirs que ce
que nous, nous voulions. Accuser la rÈvolution sexuelle - qui a fait
de l'enfant un acteur, un sujet de son corps - d'Ítre ý l'origine du
dÈveloppement de la pÈdophilie est autant un contresens que d'accuser
la rÈvolution ( y compris sexuelle) des femmes d'Ítre ý l'origine des
viols dont elles sont encore aujourd'hui victimes. La rÈvolution
sexuelle a d'abord appris aux enfants, aux adolescentes, aux femmes ý
dire ´ non ª.
Nous remercions la gÈnÈration de la rÈvolution sexuelle d'avoir
dÈverrouillÈ la vieille famille o˜ l'enfant et la femme Ètaient - et
restent encore trop souvent - des objets, y compris des violences
sexuelles de leur entourage. Parce que la famille qu'ils ont fait
Èclore n'est plus celle des annÈes 50, nous sommes heureux d'en crÈer
aujourd'hui ou nous pensons en crÈer demain.
Parce qu'ils ont considÈrÈs les enfants que nous Ètions comme des
sujets y compris dans nos dÈsirs sexuels, nous pouvons Ítre
aujourd'hui des parents qui en parlons ou en parlerons librement avec
nos enfants. Comme nos mËres le disaient hier dans la lutte pour
l'avortement et la contraception, nous leur disons, nous leur dirons
que leur corps leur appartient. Nous espÈrons - et les plus ’gÈs
d'entre eux le font dÈjý - que dans la cour d'Ècole ils expliqueront
ý leurs petits camarades qu'on ne tombe pas enceinte en s'embrassant
sur la bouche, que trouver dÈgueulasse deux hommes ou deux femmes qui
s'embrassent, c'est non seulement ringard et aussi condamnable que le
racisme. Ils sauront ce que veut dire homophobie, cunilinngus et Ítre
amoureux. Nous nous promenons ý poil devant eux, il leur arrive de
toucher le sexe de leur pËre ou de leur mËre, de t’ter les seins de
grand-mËre et de demander pourquoi ils sont plus gros que ceux de
leur mËre. Quand Áa nous gÍne, nous leur disons. Si nous sentons
qu'un jour notre nuditÈ les gÍnera, nous en discuterons. Nous nous
Ècoutons, et nous en discutons. Voilý ce que nous a d'abord appris la
gÈnÈration de nos parents.
   Non, rien n'est tabou - surtout pas une libido constituante de tout
Ítre et qu'il serait dangereux de nier - tout est sujet de
discussion, d'Ècoute.
Ecrits ou propos scandaleux ceux de Cohn-Bendit ? Non, ceux d'une
nÈcessaire explosion de parole , qui permettait de dire ´ je ª, de
dire ´ non ª. C'est le contraire de la pÈdophilie, de la loi du
silence. Si aujourd'hui, de plus en plus, la parole se libËre sur ces
horreurs, sur des curÈs qui abusent, sur des parents qui violent, des
familles qui Ètouffent, ne le doit-on pas d'abord ý cette
dÈflagration initiale ? Nous nous inquiÈtons de cette sociÈtÈ de
paranoÔa qui crie si vite, ý la secte, au pÈdophile mais qui ne se
donne jamais les moyens - de paroles, de personnels, de structures,
de changements de fond - qui permettrait vraiment de lutter contre
ces violences. Qui choisit des boucs Èmissaires pour Èviter de se
donner les moyens d'agir.
Nous remercions nos parents de nous avoir donner l'envie de changer
ce monde. Nous les remercions d'avoir lancÈ cette rÈvolution sexuelle
et nous pensons que si nous voulons qu'un jour les enfants et les
femmes ne soient plus violÈs, que chacun soit vraiment maÓtre de son
corps, la rÈvolution sexuelle devra recommencer, car elle a surtout
eu le tort de s'arrÍter.


* Chanson de T-Rex ´ Children of the revolution ª, extrait de la BOF
du film ´ Billy Elliot ª.

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