Louise Desrenards on Tue, 24 Apr 2007 01:10:19 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Une analyse tordue mais peut-êtreéclairante ?


Salut Denis, merci pour tes infos ; quand je vois que l'autre parle de majorité "multipolaire" comprenant son parti, un centre, et une gauche, (le monde intégré à lui tout seul;-) le sachant nourri à petite dose de doc'gyneco à la sauce d'un de mes anciens chefs mao-spontex, par exemple Glucksmann pour ne pas le nommer, je me dis qu'au bout du compte il finira par réaliser le parfait programme du pouvoir Big Brother qu'il représente et qui recouvre évidemment celui de sa rivale, laquelle sauf insoumission antilibérale ne pourra définitivement plus le rattraper;-)...

Mon analyse tortueuse, réponse à Alex Foti sur [precog] - il va avoir du mal car il y a trop d'incidentes en français, bon je l'ai pas fait exprès mais j'essaye de corriger ici et le renverrai ensuite sur [precog] :


Cher Alex,

Pardon pour le français. Voici ma réponse qui est une analyse non conventionnelle mais qui laisse craindre, même si pas une voix ne manque à gauche (même celles qui ne sont pas d'accord, comme la mienne par exemple;-) contre le totalitarisme de Sarkozy et de son parti liberticides de droit et de fait.


Le travail est la clé de voûte de l'extrême gauche jusqu'à l'extrême droite;-)


Il est probable que dans les 10% en trop du plein de Sarkozy, il faut entendre 5% de centre droit antiraciste qui allait au PS depuis 1981, et qui a eu peur de la 6è république et des impôts, et d'autre part 5% d'emplois à faible salaire (coursiers, serveurs, vendeurs, livreurs, magasinniers, par exemple) contre la solidarité sociale.

Petit peuple contre la solidarité sociale au nom que, se forçant à travailler avec des salaires bas, il considère anormal d'être prélevé pour contribuer à ceux qui ne travaillent pas. Dans ce cas des travailleurs, Les Rmistes sont ordinairement considérés comme des paresseux, non comme des demandeurs d'emploi, ni comme des personnes ayant atteint un niveau de désadaptation social irréversible...

Il est probable qu'il n'y aura pas d'issue à la montée des droites extrêmes, y compris dans les partis traditionnels suivant le populisme, sauf à recréer des gisements de travail et de ressources ; et davantage : même dans le camp conventionné avec l'Europe et l'OMC, peut-être faudra-t'il s'insurger comme pouvoir rejoignant les anti-libéraux, pour rétablir l'autonomie locale de fonder de nouveaux gisements de micro-économie déplannifiés, selon les moyens trouvés sur place (il faut penser à la Chine des Cent fleurs). Ceci répondant également en partie à la question écologique.

Ce petit peuple au travail du service qui est précaire par la ressource, mais stable par l'offre et la demande sans cesse renouvelées à bas prix, dans la société néo-libérale, est celui-là même qui s'est aujourd'hui substitué au prolétariat, et que le parti communiste, sur la base de l'ancienne économie politique des sociétés industrielles, était incapable de rejoindre théoriquement en société post-industrielle, une fois la grandeur des syndicats révolue.

Aucun parti de gauche n'y répond concrètement, s'adressant toujours à un prolétariat et des classes sociales exploitées idéales - mais qui n'existent plus. Par conséquent c'est un méta-prolétariat (et non un lumpenprolétariat) laissé pour compte. Un métaprolétariat qui n'a rien à voir avec les catégories cognitives mais qui fait la différence électorale en république française européenne (avec son héritage historique du parti communiste).


Il semble que ce soient deux des principales causes pour lesquelles des voix de droite républicaine d'une part, et d'autre part des voix qui normalement devraient voter radicalement à gauche, aient généralement bondi vers Sarkozy.



L'incapacité circonstancielle des partis actuels, qui se trouvent dans le pacte de la globalisation européenne, de soulever la fondation de nouvelles ressources et du travail selon l'initiative locale, et de soumettre les banques à la raison sociale du revenu minimum pour tous, fait que la gauche ne peut plus tracer qu'au profit de la droite qui protège et privilégie.


Concernant la France, seule la gauche anti-libérale du "non" au référendum tient la capacité d'insoumission idéologique qui nourrisse l'espoir du renouveau solidaire de l'énergie populaire, dans le cadre du droit au projet d'entreprendre en micro-économie ; ce droit : non par force ni par loi, mais spontanément à l'acte même (oser le faire : le réaliser).

Sinon nous verrons la haine civile et la criminalité antisociale s'accroitre avec une violence et un désarroi non moins extrêmes que la difficulté des uns sans ressource, et la difficulté des autres à s'en procurer, égales à la radicalisation d'extrême droite des partis populaires devenant des partis survivants populistes (l'UMP et le PS), ou disparaissant (le parti communiste), et de la perte de toute la société du pacte symbolique commun.


L'appel sans projet dynamique de micro-économie ni ouverture à en constituer, de Ségolène Royal, adressé à la solidarité sociale d'un pays qui s'appauvrit de façon accélérée (à cause des options macro-économiques et financières et notamment du choix de la monnaie forte), est un appel qui ne concerne que la bourgeoisie et la petite bourgeoisie conservatrices ou pieuses pour les plus riches, et pieusement sacrificielles pour les moins riches : un appel à la pitié d'une part, et une démagogie adressée simplement aux demandeurs d'assistance d'autre part (les pauvres des pieux bourgeois nationalistes - la dialectique du maître et de l'esclave où ne pas donner la mort accomplit le pouvoir).


En aucun cas cet appel ne peut trouver d'agrément populaire électoral chez ceux des plus bas salaires qui ont gardé l'espoir de se procurer leur ressource par le travail, pour leur dignité. Car cette ressource certaine leur est pourtant insuffisante pour vivre en période de raréfaction de l'offre.

Par conséquent, Ségolène Royal exclut la population précaire au travail qui constitue le fond populaire défavorisé par la nature de ses emplois, et qui est la base même du peuple le plus exploité aujourd'hui dans notre pays, quoiqu'il ne revendique pas l'assistance, mais bien au contraire le choix du travail comme autonomie sociale. C'est une des bases sociales actives indispensables à la société, pourtant globalement passées à l'extrême droite, à force de vivre dans la rareté et la nécessité à l'horizon des emplois de bureau et du travail cognitif.


Enfin, parmi les désavantages de Ségolène Royal, l'absence de démocratie (ce qui infirme celle proclamée) de l'appareil de son parti à l'égard de tout ce qui lui est exogène, et donc une certaine exo-phobie de tout ce qui ne s'y soumet pas : par exemple parti capable de nourrir un projet de société et de réforme constitutionnelle, non partagé à la source de sa conception par ses alliés utiles mais agréé, ni modifiable par ses alliés potentiels donc rejeté, ce qui en fait un parti de centre démocratique dictatorial qui ne trouve pas sa base de domination - enfin si, mais trop restreinte, insuffisante pour s'exercer.

Peut-être même que cet appareil socialiste, en quête de cohérence du bon projet, est encore moins souple que celui de Sarkozy, qui cherche au contraire à atteindre sa plus grande plasticité pour réaliser le maximum d'intégration de son pouvoir... (une forme d'impérialisme de parti).

Ceci fait que le parti socialiste est aujourd'hui menacé par sa propre volonté de puissance et sa façon d'exiger la soumission de ses partenaires, par conséquent d'affirmer son hégémonie sur les autres partis partenaires, avant même qu'il ne soit élu... d'où l'impossibilité des alliances utiles.
Il exclut les synergies solidaires au niveau des idées réalisables, ce qui complique sa situation avec Bayrou (qui pourtant n'en manque pas dans le même camp - pourvu qu'il soit divers).


	Le pacte présidentiel

Que le PS ne s'étonne donc pas que son "pacte présidentiel" n'intéresse que lui-même, l'ayant à tort appelé pacte - sinon avec le parti communiste et Dominique Voynet qui l'ont adopté par principe en amont du premier tour électoral, mais dont le nombre de voix est tellement faible qu'il ne peut compter dans les alliances déterminantes au second tour...

Pacte de plus qui n'émane pas de la conception des citoyens assemblés, mais de leur hiérarchie partisane, au nom d'en organiser la citoyenneté : ce qui est proprement contradictoire de l'engagement républicain populaire qu'il prétend permettre et structurer.

Pacte enfin qui ne pourrait trouver d'alliance avec Bayrou qu'à pouvoir être modifié selon les idées de son clan. Il ne faut pas attendre de Bayrou qu'il accepte d'être un premier ministre soumis à la réalisation du pacte présidentiel auquel il n'a pas participé.

A moins que... diverses choses à ce propos ne changent entre les deux tours.

Mais comme le parti communiste ne veut pas du centre de Bayrou, on se demande bien ce qui va se produire sinon par la bonne volonté spontanée des électeurs;-)


Etant donné que la gauche française a raté la couche sociale qui succède au prolétariat, à ce jour, si le parti socialiste ne récupère pas une partie de son électorat traditionnel de droite depuis 1981, comme d'autre part le lobby sioniste qui avait principalement soutenu Mitterrand dans la protestation populaire générale contre l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, pour les élections qui le menèrent à la victoire contre Giscard d'Estaing, s'est lui aussi radicalisé à l'extrême droite dans le cadre américain et des circonstances au Moyen Orient, lâchant Jospin sur le soutien à la Palestine un mois avant le premier tour en 2002 : c'est une autre raison que le PS ne puisse passer cette fois au second tour...


Car ces voix de centre droit ni de gauche perdues dans l'extrême droite fusionnée par Sarkozy ne pourront pas être rattrapées sur la base du programme proposé, ce programme étant : une société solidaire ou chacun contrôle l'autre pour qu'il ne ruse pas, dans le cadre d'un accroissement de la raréfaction des ressources, et pour l'autre catégorie au travail à un niveau plus conséquent de revenus censée soutenir la première : que l'impôt de la couche moyenne comme rente prélevée sur son travail par la multiplication de l'Etat participatif, ne suffira pas à pourvoir, faute d'un environnement de ressources renouvelables...


Enfin, Bayrou veut reconstruire une partie du service public (dont la poste), et là non plus je ne vois pas de réponse socialiste possible, le parti socialiste étant à l'origine des premières conventions européennes de la privatisation du secteur public.


Sans parler de la question du nucléaire civil lié à la privatisation d'EDF et à EADS.

La gauche est moins nombreuse qu'en 1981, mais la droite alors éprise de libertés s'est convaincue depuis de devoir s'en priver... Il faudra beaucoup de sacrifices de la raison pour que Ségolène soit finalement élue par le peuple français contre son aspiration propre - celle du non au référendum de 2005, un non de gauche à 40% sur 51%, il ne faut pas l'oublier -, ou alors il faudra quelques sacrifices non négligeables de la part du parti socialiste et de ses lobbies entre les deux tours :

Est-ce impossible ?


Mais il est certain que pas une seule voix restée à gauche ne doit manquer le report, du moins, même si aucune ne manquait : cela ne suffira pas.


Nous allons nous y mettre même si la mariée n'est pas belle... c'est peut-être enfoncer plus encore dans le puits la gauche entière si elle perd, que d'avoir été entrainée par un partenaire qui ne veut/ ne peut pas partager son pouvoir ni l'adapter.

A défaut d'être pour le programme de Ségolène, qui n'est qu'un programme de pénurie et de crise et par conséquent surement pas l'élan qu'il prétend être mais la gestion consentie de la crise, sans révolte nous devrons l'assumer par révolte contre le totalitarisme liberticide accompli par Sarkozy et la suite déjà vue qui l'accompagne, et tout ce parti qui nous dilapide et détruit les consciences civiques depuis 2002.



Alex Foti a écrit :

> dunque nel nome dell'europa sociale e di un altro referendum su quello
> che le elite europee escogiteranno basterebbe a votare Ségoléne anche
> se non avesse un bastardo come Sarkozy di fronte a sé. E' in salita ma
> se si sommano i voti di Royal e Bayrou si ha un peso equivalente a
> quello di Sarkozy+LePen+DeVilliers (brrrrr). Hai voglia di dire che
> solo la metà dei voti di Bayrou è di sinistra, perché se Bayrou dice
> di votare Ségolène (perché gli offre il posto di primo ministro, per
> esempio) la proporzione cambierebbe drasticamente. Saranno due
> settimane calienti. Non rassegniamoci al peggio, lx
>
> On 4/23/07, Louise Desrenards <louise.desrenards@free.fr> wrote:
>
>> On a intérêt à multiplier nos bulletins de vote comme des petits pains
>> pour le second tour (métaphore biblique dit voeu pieux;-)
>>
>> Alors voilà, ja fait le compte des voix de gauche comme si le report
>> devait être plein, et j'ai compté la moitié des voix de Bayrou comme
>> étant des voix de gauche - dont la mienne - qui sera également reportée
>> (l'autre moitié étant faite des voix de droite et c'était bien tout son
>> intérêt, pour être en mesure de vaincre Sarkozy en appelant davantage,
>> au second tour) :
>>
>> Soit Ségolène Royal plein pot au second tour, ses voix plus tous les
>> reports confondus : 44, 92% tout ça pour défendre une politique sur le
>> fond : OMC, Europe, Banque centrale, EPR, OTAN, sans différence avec le
>> concurrent, plus une entrée sécuritaire qui elle aussi trouve toute sa
>> cohérence de l'autre côté... c'est-à-dire dans un consensus franchement
>> apolitique, déterminé par l'extrême droite mutée de néo-libéralisme.
>>
>> Philippe DE VILLIERS DE VILLIERS 2,41 %
>> Olivier BESANCENOT BESANCENOT 4,29 %
>> Frédéric NIHOUS NIHOUS 1,35 %
>> Dominique VOYNET VOYNET 1,57 %
>> José BOVÉ BOVé 1,35 %
>> François BAYROU BAYROU 18,40 %
>> Nicolas SARKOZY SARKOZY 30,69 %
>> Gérard SCHIVARDI SCHIVARDI 0,38 %
>> Ségolène ROYAL ROYAL 25,16 %
>> Arlette LAGUILLER LAGUILLER 1,43 %
>> Marie-Georges BUFFET BUFFET 1,92 %
>> Jean-Marie LE PEN LE PEN 11,05 %
>>
>> http://www.au-service-a-domicile.fr/election/index.php
>>
>>
>> Cette estimation ne prenant pas en compte les votes qui resteront blancs
>> ou s'abstiendront, on voit qu'au mieux ceux qui ont voulu à tout prix se
>> délecter de Ségolène, devront manger du Sarkozy, maintenant. Pascal
>> Nègre, etc... le problème c'est qu'ils nous l'auront imposé au nom de ce
>> qu'ils avaient raison;-)
>>
>> Autrement dit, rien ne sert que quelques uns tentent d'être pertinents
>> quand tout le monde veut se faire bercer.
>>
>> Et ce n'est pas ma voix au second tour, que je procurerai néanmoins, non
>> au projet de société, qui est à vomir, délation annoncée comme sécurité
>> solidaire, parlement participationniste - le pire de tout pour le
>> soumettre -, etc... uniquement pour prouver que toutes celles dans mon
>> genre n'y suffiront pas (les voix Bayrou "de gauche" soit, je le répète,
>> la moitié de ses 18, 40%, étant comptées dans les 44 et des poussières
>> du second tour de Ségolène),
>>
>> Bayrou au premier tour obligeait une recomposition générale des projets
>> et des reports au second tour;-) là en plus, je crains que nous ne
>> courrions à la catastrophe car monsieur Hollande ne veut pas discuter
>> son projet de société pour le modifier dans le sens convenant à ses
>> alliances possibles. C'est prendre des voix sans partager le projet;-)
>> fatalement certains vont s'abstenir...
>>
>> J'aurai beau voter pour eux, même si je pense que ce sont des... (là, il
>> me vient des noms d'oiseaux) mais hélas, ça ne va pas le faire quand même.
>>
>> Les socialistes auront donc une fois de plus dans leur histoire fini par
>> amener un pouvoir d'extrême droite en France, avec un score jamais vu !
>>
>> Car le parti de Le Pen reste la quatrième formation de France - merci
>> Bayrou d'être passé devant en troisième position, c'est tout de même
>> rassurant - avec plus de 10% et leurs 5% manquant au chiffre de leur
>> sondage sont passés du côté des 30% dépassant les 25% annoncés de
>> Sarkozy. Ce dimanche 22 avril, la moitié du discours de Sarkozy plagiait
>> le discours de Le Pen en 2002, et la moitié de celui de Ségolène
>> plagiait celui de Sarkozy : faut le faire !
>>
>> Peut-être bien qu'elle a une chance de passer quand même et voici
>> comment : toute habillée de blanc comme une mariée, elle parlait de
>> Shangrilah bien gardé, peut-être qu'à force les frontistes trouvant
>> qu'elle est une réincarnation de Jeanne d'Arc vont finir par voter pour
>> elle.
>>
>> Allez, c'est mon dernier mot avant d'aller voter Royal même si je suis
>> contre son projet, mais en vain à tous les points de vue, au second tour...
>>
>> Ce n'est donc pas une régression du Front national, mais
>> l'institutionnalisation de ses principes.
>>
>> Je pense que les électeurs se représentent tellement ce qu'ils votent
>> qu'ils en oublient de penser ce qu'ils doivent vaincre.
>>
>> Mao n'aurait pas pu faire gagner la longue marche par des rêveurs:) mais
>> nous on se retrouve avec un vrai facho caviar au pouvoir et des lobbies
>> de l'armement qui ont le monopole de la Presse, avec une loi de justice
>> qui a abrogé la présomption d'innocence, des tests génétiques, des
>> fichiers comportementalistes des enfants à l'école, la police à la place
>> de la justice, etc.
>>
>> L'extrême droite au pouvoir le plus large, au nom de la pureté de la
>> gauche : S... DE SOCIALISTES !
>> Mais je voterai quand même pour vous : pour vous montrer que de toutes
>> façons vous aviez perdu ! Pour vous f.. une gifle !
>>
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