xavier cahen on Wed, 14 Dec 2005 11:18:01 +0100 (CET) |
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[nettime-fr] pourinfos.org [apostilles] : Le Net : vers une cartographie sÃmantique et sociale. |
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Bonjour, pourinfos est heureux de vous prÃsenter sa nouvelle rubrique : apostilles / Hello, pourinfos is please to present a new column to you : apostils
Sommaire / Summuary :
- Le Net : vers une cartographie sÃmantique et sociale. |par : RÃmi Sussan| http://pourinfos.org/encours/item.php?id=2424
- The Net: towards a semantics and social cartography. |by: RÃmi Sussan| http://pourinfos.org/encours/item.php?id=2427
[english version below] ----------------------------------------------------------------------- [apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles] -----------------------------------------------------------------------
Apostilles :
Petites marques pour rafraÃchir la mÃmoire des choses qu'on a vues".
"Les apostilles tirent leur nom du latin post illa, "aprÃs ces choses" et se mettent alors surtout dans la marge de gauche, qu'il s'agisse de la modification apportÃe à un acte juridique ou de la remarque que l'on ajoute aujourd'hui en bas de page.
Cette rubrique a pour objet la publication bimestrielle dâun texte inÃdit. Sans avoir le projet de devenir un magazine, ni une revue, pourinfos.org souhaite partager pÃriodiquement dans un temps dÃcalà de lâÃvÃnementiel, une pensÃe contemporaine. Les textes que vous lirez dans cette rubrique aborderont des sujets concernant les arts visuels mais aussi des sujets connexes de sociÃtÃ, politique, technique, etcâ
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Le Net : vers une cartographie sÃmantique [1] et sociale.
Les anciens orateurs de lâAntiquità avaient pour habitude dâassocier aux points saillants de leur discours diffÃrents ÃlÃments architecturaux appartenant à un bÃtiment ou une citÃ. Lorsquâils se trouvaient devant leur public, il leur suffisait de traverser mentalement ce paysage imaginaire pour se remÃmorer les diffÃrentes Ãtapes de leur argumentation : tel escalier rappelant une mÃtaphore trÃs explicite, tel encorbellement une critique dâun de ses adversaires, et ainsi de suite. De cet  art de la mÃmoire  qui allait, au cours du Moyen Ãge et de la Renaissance, se charger de connotations mystiques et magiques sâest dÃveloppà la notion trÃs occidentale  dâespace mental  qui aboutira, plusieurs siÃcles plus tard, à lâidÃe du cyberspace, à lâInternet [2].
Le Net, comme les anciens palais de mÃmoire, est un espace abstrait dans lequel se trouvent des ÃlÃments sÃmantiques, des idÃes, des concepts, des textes. Contrairement aux anciennes structures, cependant, les objets sÃmantiques ne sont pas arbitrairement distribuÃs selon un schÃma urbain ou architectural extÃrieur, Ãlaborà indÃpendamment. Ici, câest le discours lui-mÃme qui organise lâespace, crÃe ses paysages, ses cathÃdrales et trace les courbes de ses rues. Il y a plus : le palais de mÃmoire Ãtait un lieu dÃsert, rÃservà à la mÃditation de lâorateur solitaire. Cet espace là est peuplà des foules sây dÃplacent en suivant les parcours qui leur sont imposÃs par le langage lui-mÃme. La nouvelle gÃographie du Net dÃcrit donc, simultanÃment, un paysage social et un univers sÃmantique.
Le Web, miroir du Net.
Dans cet espace mental, câest le Web qui attire le plus le regard des nouveaux venus. Pourtant, le Web nâest pas le Net. Il nâen est que la partie visible. Le Web est un miroir dÃformant du Net. Le Net est dynamique, composà de flux dâidÃes ou dâindividus ; le Web est statique, constituà par des sites, des pages, à lâexistence (plus ou moins permanente). Le Net est peer to peer [3], bidirectionnel. Tout le monde participe et interagit. Le Web est  client serveur  : un certain nombre de gros pourvoyeurs distribue lâinformation à de petits destinataires, qui jouent un rÃle passif de spectateurs et ne se connectent quâoccasionnellement : la plupart dâentre nous. Mais le Web, malgrà toutes ces simplifications, possÃde dÃjà une gÃographie complexe. On en fait souvent le domaine de la  transparence absolue Â, du  temps rÃel Â... Pourtant, une page Web nâest accessible quâà celui qui possÃde les informations nÃcessaires pour la chercher : soit un hyperlien vers celle-ci, obtenue par une page qui pointe vers elle, soit le groupe de mots clÃs susceptible de la faire apparaÃtre dans Google -et dans les trois premiÃres pages de prÃfÃrences-. Et encore, dâaprÃs certaines recherches un moteur de recherches comme Google ne couvrirait que 69% du Web environ en ne comptant que les pages aisÃment accessibles [4].
Du coup,  surfer sur le Web  sâapparente bien plus, pour lâinternaute sÃrieux, à une partie de Donjons et Dragons quâà un quelconque sport de glisse. Câest à qui obtiendra les  clÃs  permettant dâaccÃder aux pages les plus pointues les plus prÃcises : et pour cela, une connaissance approfondie de son domaine dâÃtude est indispensable.
Le rÃseau social.
Cette escalade, dÃjà prÃsente sur le Web, sâavÃre une mÃtaphore encore plus exacte lorsquâon aborde lâaspect plus discret du Net, celui des  communautÃs virtuelles Â, là oà se joue rÃellement la vie du RÃseau. Pour accÃder à celle-ci, il faut, bien entendu, les trouver : les plus faciles dâaccÃs sont rÃpertoriÃes dans des catalogues, comme les groupes alt.* de usenet, voire les listes de diffusion de yahoogroups. Il faut ensuite savoir se faire accepter par le groupe en question. MÃme en lâabsence de modÃrateurs sÃvÃres, on peut se retrouver rejetà simplement à cause de lâindiffÃrence des autres membres. Lâacceptation par le groupe dÃpend à la fois du niveau de connaissance du sujet de discussion et aussi, souvent, dâune netiquette qui peut Ãtre parfois spÃcifique à la communautÃ. Il existe enfin des listes de discussions qui ne sont accessibles que par lâintermÃdiaire dâautres communautÃs, qui font office de viviers. Celles-ci se pÃnÃtrent exclusivement par invitation. Encore une fois, le paysage numÃrique nous montre ses creux et ses bosses, ses plaines accessibles par tous et ses montagnes rÃservÃes aux plus motivÃs.
La blogosphere.
La  blogosphere Â, sous-ensemble du Web, qui regroupe lâensemble des  blogs Â[5], possÃde une gÃographie encore plus escherienne. Il sâagit en effet dâun hybride entre un ensemble de site Web et un groupe de conversations analogue à usenet ou aux mailing lists. Un premier post lancà sur un blog va se retrouver, par le jeu des flux rss [6] et des connexions entre bloggers, reproduit sur une multitude de pages et surtout commentà en de nombreux endroits. Il est difficile pour un lecteur de suivre les rÃactions à un contenu sans avoir une idÃe prÃcise de la  communautà  impliquÃe par une section donnÃe de la blogosphere, lâensemble des acteurs susceptibles dâÃtre intÃressÃs par le mÃme sujet. Il existe certes des outils, des moteurs de recherches qui affichent lâensemble des occurrences dâun  post  spÃcifiÃ. Un service comme blogpulse [7] cherche mÃme à tracer lâÃvolution dâune conversation à travers une multitude de sites. Mais, tout comme les moteurs de recherche traditionnels, ces systÃmes fonctionnent mieux pour ceux qui savent quoi chercher et comment le faire.
Le plus petit des mondes.
De fait, câest la notion des "petits mondes", issue de la thÃorie des graphes [8], qui fournit lâarchitecture propre à lâunivers digital, le plan de ce  palais de mÃmoire Â. Elle permet de dÃvoiler lâinfrastructure du Net dans son ensemble, car ce dernier dans son intÃgralitÃ, y compris le Web, fonctionne selon ses principes. Cette thÃorie mathÃmatique, ÃlaborÃe par Duncan Watts et Steve Strogatz [9] explore lâexistence dâune catÃgorie particuliÃre de rÃseau, dit  en petits mondes Â. Les nÅuds les plus proches entre eux se trouvent fortement connectÃs formant des  ensembles  des  clusters  [10] relativement isolÃs des uns des autres, à une nuance prÃs : de chacun de ces clusters en effet sort une ou deux connexions reliant ce dernier à des noeuds extÃrieurs. Aussi surprenant que cela puisse paraÃtre, lâexistence dâun trÃs petit nombre de ces relations longue distance suffit à faire du rÃseau global un ensemble aisÃment traversable. Câest la fameuse loi des  six degrÃs Â, qui dit quâil existe grosso modo, six degrÃs de sÃparation entre deux habitants de notre planÃte, quels quâils soient. Autrement dit, vous connaissez forcÃment quelquâun qui connaÃt quelquâun etc., qui frÃquente une personne cible choisie alÃatoirement. Câest vrai du monde rÃel, mais encore plus du cyberspace, dans lequel ces  six degrÃs  peuvent Ãtre franchis en un claquement de doigts. Ainsi, il existerait une moyenne de quatre degrÃs de sÃparations entre deux serveurs mails, situÃs nâimporte oà dans le monde. Autrement dit, pour aller dâun point à un autre, un courrier Ãlectronique nâaurait pas besoin de plus de quatre Ãtapes. Pour se rendre via les hyperliens, dâune page Web à nâimporte quelle autre, la distance maximale, le diamÃtre du Web, comme on lâappelle, serait dâenviron 19. Câest beaucoup, mais relativement peu quand on pense au nombre de pages existantes. La blogosphere globale, plus rÃcente, nâest pas encore entiÃrement interonnectÃe. Il nâest pas garanti, en effet, de pouvoir aller dâun blog à un autre en suivant les liens qui les relient. Un grand nombre sont simplement dÃconnectÃs de leurs voisins. Mais certaines portions de la blogosphere comme par exemple lâensemble des  livejournal Â, une communautà de blogger qui regroupe environ sept millions de blogs prÃsenterait environ 6 degrÃs de sÃparation entre ses membres, 10 au maximum [11].
Nouvelles richesses, nouveaux sommets.
Dâapres Mark Buchanan, auteur de Nexus [12], il existerait deux types de  small worlds networks Â. Les premiers, ceux dÃcrits par Duncan Watts, sont composÃs de clusters auxquels ont Ãtà ajoutÃs, alÃatoirement, quelques liens longues distances. Comme le note Buchanan, la caractÃristique de ces petits mondes, trÃs Ãgalitaires, est quâil sâagit de pures constructions mathÃmatiques : ils ne possÃdent pas dâhistoire, pas de dÃveloppement ce nâest pas le cas du Web, et du Net. Ceux là sont des produits du monde rÃel et prÃsentent une structure quelque peu diffÃrente : les principales connexions sont assurÃes par de  gros connecteurs  qui cumulent un bien plus grand nombre de liaisons que leurs congÃnÃres. Câest vrai des pages Web comme des serveurs Internet en gÃnÃral. Et, par la logique propre aux petits mondes les plus gros noeuds sont Ãgalement ceux qui accumulent le plus vite de nouvelles connexions.  Les riches deviennent plus riches Â, note Buchanan. Bien que, on lâa vu, on ne puisse encore assigner à la blogosphÃre le caractÃre dâun rÃseau en petits mondes, on remarque Ãgalement la prÃsence de nÅuds plus importants, essentiellement ceux qui se consacrent au  filtrage de news Â, câest-Ã-dire qui se contentent dâagrÃger les contenus dâautres blogs ou pages.
Une sociÃtà hiÃrarchisÃe ?
Il est aisà de comprendre que la sociÃtà formÃe par des listes de discussions de plus en plus spÃcialisÃes rÃpond aux mÃmes critÃres. Ceux qui ont la meilleure rÃputation, ceux qui connaissent les bonnes personnes et les bons rÃseaux, sont ceux qui ont le plus de chances de nouer de nouvelles relations, de dÃvelopper leur carnet dâadresse. Une fois encore, ce sont les riches qui deviennent plus riches. Pour Alexander Bard, pop star suÃdoise devenue philosophe, et son coauteur Ian Soderqvsit [13], la complexità du Net lui donne au final une organisation pyramidale au sommet de laquelle se trouvent les netocraties : un groupe dâindividus qui cumulent les bonnes adresses, les bons amis... Aujourdâhui, la capacità de chacun à accumuler des contacts est matÃrialisÃe par lâexistence de nouveaux services Web, les  rÃseaux sociaux  comme Orkut ou LinkedIn. GrÃce à ces rÃseaux, chacun peut visualiser lâÃtendue de ses relations et celle de ses correspondants, voir combien de  degrÃs de sÃparation  lui sont nÃcessaires pour joindre tel Ãventuel employeur, tel artiste admirÃâ Mais ici encore, il faut Ãviter de confondre la carte et le territoire. On ne peut voir en Orkut, LinkedIn ou leur successeurs quâune approximation, un miroir du rÃseau social  on-line Â, tout comme le Web nâest que le reflet du Net rÃel. Pour longtemps encore, nous devrons nous contenter de traverser le continent du Net sans disposer de cartographie adÃquate.
RÃmi Sussan Paris, le 14 dÃcembre 2005
Notes :
[2] L'art de la mÃmoire, Frances Yates, la bibliothÃque des histoires, Gallimard. http://www.maulpoix.net/memoire.html -Machina memorialis, de Mary Carruthers, la bibliothÃque des histoires, Gallimard. -Le thÃÃtre de la mÃmoire, Giulio Camillo, les editions Allia. http://www.artemis.jussieu.fr/hermes/hermes/actes/ac9394/02ac9394am.htm
[3] Peer to peer : Le terme poste à poste est la traduction (initialement adoptÃe au Canada) de l'anglais peer-to-peer, laquelle est souvent abrÃgÃe P2P. On peut aussi traduire par  pair à pair  ou  Ãgal à Ãgal Â. Dans cet article, l'abrÃviation P2P sera utilisÃe de faÃon systÃmatique. P2P dÃsigne un modÃle de rÃseau informatique dont les ÃlÃments (les nÅuds) ne jouent pas exclusivement les rÃles de client ou de serveur mais fonctionnent des deux faÃons, en Ãtant à la fois clients et serveurs des autres nÅuds de ces rÃseaux, contrairement aux systÃmes de type client-serveur, au sens habituel du terme. http://fr.wikipedia.org/wiki/Peer_to_peer
[4] http://www.clickz.com/experts/search/article.php/3512376
[5] Blog : Un blog est un site web sur lequel une ou plusieurs personnes s'expriment de faÃon libre, sur la base d'une certaine pÃriodicitÃ. De faÃon trÃs synthÃtique, un blog est un site Web personnel composà essentiellement d'actualitÃs (ou "billets"), publiÃes au fil de l'eau et apparaissant selon un ordre antÃchronologique (les plus rÃcentes en haut de page), susceptibles d'Ãtre commentÃes par les lecteurs et le plus souvent enrichies de liens externes. http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog
[6] Rss : Un flux RSS ou fil RSS ("RSS Feed" en anglais), sigle de Really Simple Syndication (syndication vraiment simple), ou de Rich Site Summary (rÃsumà complet d'un site) est un format de syndication de contenu Web.C'est un fichier XML dynamique dont votre lecteur RSS (ex: Mozilla Firefox, Mozilla Thunderbird) affiche le contenu qui est mis à jour en permanence. Ce systÃme est trÃs utilisà pour diffuser les nouvelles des sites d'information (actualitÃ, sciences, informatique, etc.) ou des blogs, ce qui permet de consulter ces derniÃres sans visiter le site, ou bien de les formater à sa guise, etc. Il existe sept formats diffÃrents de RSS, ce qui rend indispensable l'Ãtablissement d'une norme. Il est à noter que Syndicate, en anglais, est en rapport avec le journalisme et la vente d'un article à plusieurs journaux. Mais en fait le standard permet de diffuser toutes sortes d'information, d'alertes, de mise à jour de listes ou d'ÃvÃnements. Really Simple Syndication se rapproche donc d'une diffusion journalistique simplifiÃe. http://fr.wikipedia.org/wiki/Rich_Site_Summary
[7] Blogpulse peut Ãtre utilisà pour chercher dans les blogs http://www.blogpulse.com
[8] ThÃorie des graphes : Un graphe est une reprÃsentation symbolique dâun rÃseau. Il sâagit dâune abstraction de la rÃalità de sorte à permettre sa modÃlisation. http://www.geog.umontreal.ca/Geotrans/fr/ch2fr/meth2fr/ch2m1fr.html
[9] Six Degrees, Duncan Watts, Vintage, 2003 http://www.wired.com/wired/archive/11.06/relation_spc.html http://www.liafa.jussieu.fr/~latapy/RSI/Transparents/degenne.ppt
[10] Cluster : "un cluster dÃfinit un regroupement d'ÃlÃments dans un domaine, gÃnÃralement spatial" http://en.wikipedia.org/wiki/Cluster
[12] Nexus, Mark Buchanan,Norton, 2002 http://www.wwnorton.com/catalog/spring02/004153.htm
Biographie de RÃmi Sussan: Nà en 1960, RÃmi Sussan est un journaliste spÃcialisà dans les nouvelles technologies. Il sâintÃresse notamment à lâusage que lâhomme fait de celles-ci, ainsi quâaux mouvements parallÃles et alternatifs qui en dÃcoulent ou qui leur donnent naissance. Il a Ãcrit divers articles sur les aspects les plus futuristes de l'informatique (Intelligence artifielle, rÃalità virtuelle) pour la presse spÃcialisÃe ( .Net Pro, Login), des articles de vulgarisation scientifique ou technique (Technikart, Web magazine), ou des textes sur les courants "underground" ("guide des religions du futur", pour La Spirale). Il vient de publier Les Utopies posthumaines.
Les Utopies posthumaines, Ãditions Omniscience, 2005 http://www.omniscience.fr/. http://mapage.noos.fr/utopies.posthumaines/
--------------- Ce texte est publià sous la licence franÃaise Creative Commons : Attribution - Non Commercial â Pas dâOeuvres DÃrivÃes 2.0. Afin de favoriser une utilisation gratuite, pÃdagogique ou associative. http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/
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Hello, pourinfos is please to present a new column to you:
Apostils :
âSmall annotations designed to remember things we have seenâ.
The word apostil comes from the Latin âpost illaâ, âafter those thingsâ and is generally written in the left margin, whether it is a legal document or the note that we added today at the bottom of a page.
The purpose of this column is to publish an original text on a bi-monthly basis. pourinfos.org wishes to share periodically contemporary thoughts in a non-synchronized time/news (headlines) relationship with no further intention to become a magazine or a review. The articles that you will read in this column will not only debate matters about visual arts, but also about topics related to society, politics, techniques, etcâ
The Net: towards a semantics [1] and social cartography.
Ancient orators from the Antiquity used to associate various architectural elements belonging to a building or a city with the salient points of their discourse. When addressing an audience, they mentally traveled through their imaginary journey to recall the many stages of their argumentation: this staircase reminding them of a very explicit metaphor, that corbelled construction reminding them of an opponentâs critique, and so onâ The very Western concept of âmental spaceâ developed from âthe Art of memoryâ gained many mystical and magical connotations all along the Middle Ages and the Renaissance, finally to reach many centuries later, the concept of cyberspace, the Internet [2].
The Net, just like the old memory palaces, is an abstract space where semantic elements, ideas, concepts and texts can be found. However, unlike ancient structures, semantic objects are not arbitrarily distributed according to an urban or an external architectural diagram that would be elaborated separately. Here, the discourse itself organizes the space, creates landscapes and cathedrals, and designs curves for its streets. There is more to it: the memory palace was a desert space kept for the lonely oratorâs meditation. This very space is filled with crowds that are moving in it, following paths that have been imposed on them by the language itself. Therefore, Netâs new geography is simultaneously describing a social landscape and a semantic universe.
The Web is the mirror of the Net.
The Web gets most attention from new comers in this mental space. However, the Web is not really the Net. It is only a visible face. The Web is the Netâs distorting mirror. The Net is dynamic, and is formed by a flux of ideas or individuals; the Web is static, and is constituted by sites, and more or less permanent pages. The Net is âpeer to peerâ [3]], bidirectional. Everybody participates and interacts. The Web is âclient/serverâ: a few large suppliers spread information to small addressees who are, in fact, a passive audience that only get occasionally connected: most of us. However, the Web already has a complex geography in spite of all these simplifications. One does refer to it as the domain of âabsolute transparencyâ, of âreal timeââ In fact, a Web page is only accessible to those having the necessary information to reach it; whether it is a hyperlink to it, obtained through a page pointing to it, or the keywords group enabling it to show in Google â and in the first three-reference pages-. Furthermore, studies indicate that search engines such as Google only cover about 69% of the easy-reach pages of the Web [4].
As a result, for serious cyber surfers, âsurfing on the Webâ looks rather like a Dungeons and Dragons game. Their real challenge is to get the âkeysâ that will enable them to reach the finest and more precise pages. A serious knowledge of the field of studies is required to achieve that level.
The social network.
Already noticeable on the Web, this escalation turns out to be an even more exact metaphor when the most discreet aspect of the Net is approached, the virtual communities where the networkâs true reality can be found. In order to get there, one needs to identify them: the easiest to find are logged in catalogues such as usenet alt.groups* or yahoogroups diffusion lists. One then needs to be accepted by the group. One might be rejected only on the basis of the sole indifference of the other members, in case of a lack of serious moderators. The group acceptance depends both on the level of knowledge of the subject matter and often on the groupâs specific etiquette.
At last, there are some discussion lists that are only accessible through other communities acting as breeding grounds. Those are exclusively available through invitations. Again, the digital landscape shows us bumps and holes, flat open countries for all and high tops for the most determined.
La blogosphere.
The âblogosphereâ is a Web subset, which gathers all the âblogsâ [5] and has got an even more Escherian type of geography. It actually is a hybrid between an ensemble of Web sites and a discussion group similar to usenet or mailing lists. A primary post sent on a blog will end up reproduced on many pages and moreover, commented in many various places, via RSS Feed [6] and diverse connections linking bloggers. It is hard for readers to follow feedback from material without knowing precisely what âcommunityâ is involved in a precise section of the blogosphere, the group of actors who would be interested in the same topic. There are, of course, some useful tools such as search engines, which can log the occurence of a specific âpostâ. Blogpulse [7] is a service that intends to trace the evolution of a discussion through various sites. Just as traditional search engines, these systems work better for whose who know what to look for and how to look for it.
The smallest world.
New wealth, new peaks.
According to Mark Buchanan, Nexusâ author [12], there would be two types of âsmall worlds networksâ. The first ones, described by Duncan Watts, are made of clusters with randomly added long-distance links. As Buchanan remarks, the characteristics of these very egalitarian small worlds are pure mathematic constructions: they do not have a history or a development; this is not the case for the Web and the Net. These are products of the real world and they have a somehow different structure: main connections are provided by âbig connectorsâ, that hold simultaneously a much larger number of connections than the latter two. It is true for Web pages and Internet servers in general. With a small worlds logic, bigger nodes get new connections faster. âThe rich get richerâ, says Buchanan. Although, as we already know, one cannot yet attribute small worlds network characters to blogospheres, the presence of more important nodes can also be noticed, essentially those involved in ânews screeningâ, and only incorporate other blogs or page contents.
A hierarchical society?
It is easy to understand that a society built on more and more specialized discussion lists answers to the same criteria. The most reputable ones, with best people and best networks, do have best chances to develop new relationships and develop their address books. Again, riches become richer. For Alexander Bard, a Swedish pop star who became a philosopher, and his co-author Ian Soderqvsit [13], the complexity of the Net ends up as a pyramidal organization topped with netocrates: a group of individuals collecting good addresses and good friendsâToday, everyoneâs capacity to store contacts is materialized by the emergence of new Web services called âsocial networksâ such as Orkut or LinkedIn. Because of these networks, everyone has the chance to visualize the extent of their connections and the extent of their correspondentâs connections, to check how many âdegrees of distanceâ are necessary to reach a potential employer or a famous artistâ Here again, one should be careful not to mistake the map and the territory. One should only think of Orkut, LonkedIn, or the likes as an approximation, a mirror of the âon-lineâ social network, just as the Web is only reflection of the real Net. One will still have navigate the Net continent without a proper cartography for a long time.
RÃmi Sussan Paris, December 14, 2005
Notes :
[1] Semantics : As a general rule, semantics is a subfield of linguistics studying /significants /. The word /semantics/ was created at the end of the nineteenth century by the French linguist Michel BrÃal. He wrote the first treatise on semantics. A semantics category contains words that are sharing some semantics properties. There can be some junctions between the different semantics categories. The junction (intersection) between /woman/ and /young/ might be /girl/. http://en.wikipedia.org/wiki/Semantic http://tecfa.unige.ch/~scherly/STAF11/concept1.html http://www.urfist.cict.fr/lettres/lettre28/lettre28-22.html
[2] L'art de la mÃmoire, Frances Yates, la bibliothÃque des histoires, Gallimard. http://www.maulpoix.net/memoire.html -Machina memorialis, de Mary Carruthers, la bibliothÃque des histoires, Gallimard. -Le thÃÃtre de la mÃmoire, Giulio Camillo, les editions Allia. http://www.artemis.jussieu.fr/hermes/hermes/actes/ac9394/02ac9394am.htm
[3] Peer to peer : The word âposte à posteâ is the French translation (initially adopted in Canada) for the English âpeer-to-peerâ, often in short, P2P. It is also possible to translate the term by âpair à pairâ or âÃgal à Ãgalâ. In this article, the term P2P will be used systematically. P2P designates a network model whose elements (nodes) do not only have a client-server role, but also function both ways. They are at the same time clients and servers for other nodes belonging to these networks, unlike the usual client-server structures. http://en.wikipedia.org/wiki/Peer_to_peer
[4] http://www.clickz.com/experts/search/article.php/3512376
[5] Blog : A blog is a Web site where one individual or a group expresse themselves freely on a rather regular basis. In short, a blog is a personal Web created by incorporating periodic news or âbilletsâ, usually presented in reverse chronological order (more recent entries at the top of the page). Readers are invited to comment, and most of the time, blogs are enriched with external links. http://en.wikipedia.org/wiki/Blog
[6] Rss : The abbreviation RSS Feed is used for Really Simple Syndication or Rich Site Summary, and is a file format for Web syndication. It is a dynamic XML file that your RSS (ex: Mozilla Firefox, Mozilla Thunderbird) can display and it can be updated regularly. This system is widely used by the Web community to share latest entries from various information sites (head news, sciences, computing, etcâ) or blogs. This allows the readers to consult the latest entries without going to the site, and to format them to their taste. There are seven different RSS formats calling for the necessary development of a norm. Note that Syndicate is linked with journalism and article sales to various newspapers. In fact, standard allows the spread of all kinds of information, headlines, periodic updates of lists and events. Really Simple Syndication is, in fact, a simpler journalistic diffusion. http://en.wikipedia.org/wiki/Rss
[7] Blogpulseis a tool for blog search http://www.blogpulse.com
[8] graph theory : A graph is the symbolic representation of a network. It is an abstraction of reality, which allows its modelisation. http://www.geog.umontreal.ca/Geotrans/fr/ch2fr/meth2fr/ch2m1fr.html
[9] Six Degrees, Duncan Watts, Vintage, 2003 http://www.wired.com/wired/archive/11.06/relation_spc.html http://www.liafa.jussieu.fr/~latapy/RSI/Transparents/degenne.ppt
[10] Cluster : âCluster refers to the grouping together of elements within a domain, usually spatialâ. http://en.wikipedia.org/wiki/Cluster
[12] Nexus, Mark Buchanan,Norton, 2002 http://www.wwnorton.com/catalog/spring02/004153.htm
RÃmi Sussanâ biography: Born in 1960, RÃmi Sussan is a journalist specialized in new technologies. Above all, he is interested in the way people are using them, and in the parallel and alternative movements resulting from them or initiating them. He not only wrote various papers about the most futuristic angles of computer science (artificial intelligence, virtual reality) for the specialized press (.Net Pro, Login), scientific popularization or technical articles (Technikart, Web magazine), but he also produced work on the underground trends (Introduction aux religions du futur, La Spirale). He recently published âLes Utopies posthumainesâ.
Les Utopies posthumaines, Ãditions Omniscience, 2005 http://www.omniscience.fr/. http://mapage.noos.fr/utopies.posthumaines/
Translation : Kristine Barut Dreuilhe
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