nathalie magnan on Fri, 14 May 2004 15:30:13 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Fwd: [multitudes-infos] La LEN sur le dos de l'Internetjeudi 13mai 2004 (Liberation.fr |
> >La Loi sur l'Economie Numérique a été adoptée jeudi * Associations de >défense des droits de l'Homme et opposition dénoncent le flou d'un texte qui >piétine la liberté de communication * Décryptage * >Par Florent LATRIVE > >Cela devait être un texte destiné à «relever le formidable défi de l'entrée >de la France dans la société de l'information», plastronnait l'ex-ministre >de l'Industrie Nicole Fontaine. Seize mois après l'entrée de la Loi sur la >Confiance dans l'économie numérique (LCEN, ou raccorurci en Loi sur >l'Economie numérique, LEN) dans les tuyaux parlementaires, elle en est >surtout ressortie jeudi, après un ultime vote du Sénat, entachée d'une >vigoureuse polémique: un collectif d'associations (de la Ligue des droits de >l'homme à Reporters sans frontières) et l'opposition, Parti socialiste en >tête, accusent le gouvernement et la majorité d'avoir sacrifié la liberté >d'expression à sa vision de «l'économie numérique». Et s'en prennent à >certaines des dispositions du texte qui, sous couvert d'adapter les règles >de la communication aux nouvelles technologies, piétineraient les principes >essentiels de la liberté de communication. > >Le PS, rejoint par les communistes, avait annoncé mercredi qu'il allait >saisir le conseil constitutionnel. «Ce texte a été chargé de tous les pêchés >du monde, c'est une approche de criminalisation tous azimuts, avec des >dégâts collatéraux importants», indique le député PS Christian Paul. Comme >la plupart des opposants au texte, il insiste aussi sur le peu d'effets de >cette loi sur les délinquants motivés: l'Internet, réseau international, se >prête volontiers au cache-cache planétaire et rien n'interdit à quiconque >désirant vraiment nuire d'arroser le territoire français depuis un autre >pays, loin des lois nationales ou même européennes. Résultat? «La loi ne >permettra pas de lutter efficacement contre les gens organisés, mais >seulement de condamner le benêt du coin», estime le juriste Sébastien >Canevet. Le ministre de l'Industrie Patrick Devedjian voit pourtant là une >loi «très équilibrée». Guide de survie juridique à l'usage des centaines de >milliers de français qui publient sur le Web et utilisent l'Internet. > >Compter avec les censeurs privés >La règle en matière de liberté d'expression était jusque-là plutôt simple: >pas de contrôle des contenus a priori, mais une responsabilité a posteriori >devant la justice en cas de dérapage. Tout un chacun peut donc s'exprimer >librement, mais doit éventuellement assumer la responsabilité de ses propos >devant un tribunal, notamment en cas de diffamation ou d'incitation à la >haine raciale. C'en est terminé de ce principe: désormais, les hébergeurs, >ces intermédiaires techniques qui accueillent des milliers de sites web sur >leurs ordinateurs, sont chargés de couper un web sans en passer par un juge >s'ils ont eu «connaissance de l'activité ou de l'information illicites», par >exemple quand un tiers s'est plaint auprès d'eux. > >S'ils ne le font pas? Ils prennent le risque d'être considérés responsables >de l'infraction, au même titre que l'auteur. Un peu comme si un kiosquier >devait prendre seul la décision de retirer ou non un magazine de ses rayons >quand quelqu'un vient lui assurer qu'il a été diffamé. Cette disposition >instaure une forme de «justice privée», selon les opposants au texte. La >majorité et le gouvernement ne cachent pas leur objectif: «Ce serait une >erreur fondamentale de mettre un juge entre l'internaute et l'hébergeur, >vous risqueriez de submerger la justice», estime Jean Dionis du Séjour, >rapporteur UDF du texte à l'Assemblée nationale qui cautionne donc le >court-circuitage du juge au nom de «l'efficacité» et de la «rapidité». > >Assumer ses propos pour l'éternité >Pour la presse et les médias «classiques», tous les délits sont prescrits >trois mois après la première publication. Impossible de poursuivre un >journal pour diffamation plus de 90 jours après sa parution. Cette >prescription courte a été instaurée en 1881 pour éviter aux journaux de >crouler sous des procédures qui mettraient leur existence en danger. La LCEN >modifie la donne pour le Web, où la prescription de trois mois ne commence à >courir qu'à partir du retrait de l'article incriminé, et non de sa >publication. Conséquence? Sauf à expurger de son site les articles au fur et >à mesure, tout éditeur d'un site prend le risque de poursuites ad vitam >æternam. «C'est une très grave atteinte à la liberté d'expression, qui >provoque une rupture d'égalité devant la loi car elle instaure des régimes >différents de prescription selon le média utilisé», indique Meryem Marzouki, >de l'association Iris (Imaginons un Réseau Internet Solidaire). > >Se méfier de ses courriels >Les emails bénéficient-ils encore de la même garantie du secret des >correspondances que le courrier postal? Le débat est vif car la définition >du courrier électronique employée par la LCEN l'assimile à un «message», et >n'évoque ni les termes de «correspondance privée» ni le simple mot de >«correspondance», or «toutes les lois protégeant la vie privée font >référence à la notion de correspondance», souligne Meryem Marzouki. Le >gouvernement affirme que c'est un procès d'intention et que sa loi ne >livrera pas tous nos emails aux yeux indiscrets sans garde-fou car, dit-il, >le secret des correspondances s'appliquerait de toute façon sur le email. Le >Conseil constitutionnel, sur ce point comme sur les précédents, devra >trancher. > > >-- > >m u l t i t u d e s - i n f o s >Liste transnationale des lecteurs de "Multitudes" >................................ >Pour envoyer un message : multitudes-infos@samizdat.net >Pour s'inscrire : ><mailto:sympa@samizdat.net?subject=subscribe%20multitudes-infos> >Pour se désinscrire : ><mailto:sympa@samizdat.net?subject=unsubscribe%20multitudes-infos> >Pour accéder aux archives, se mettre temporairement en "no mail", etc.: >http://listes.samizdat.net/wws/info/multitudes-infos > >Administration de la liste : emmanuel.videcoq@wanadoo.fr > : jeanyves-mondon@wanadoo.fr > : ctwolfe@bu.edu >Site Web de la revue multitudes : http://multitudes.samizdat.net < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net