clement Thomas on Thu, 27 Mar 2003 18:25:37 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Re: institutions/politique/marché


Title: institutions/politique/marché
a propos de marché(s) des oeuvres numeriques
 
je vous invite à consulter le projet NELia de pavu.com à
http://www.GNouFL.com
le NELia (New Eco Logic informative arts) est le marché des GNou Found Lands sur lequel s'échangent des oeuvres numériques d'artistes tels que jodi, mouchette, f. Madre, I.V.G., etc.
la valeur d'échange sur ce marché est le Data-Head (DgH).
Devenir E.T.Collector (Electronique Territorial Collector), c'est à la fois collectionner les oeuvres disponibles sur le NELia et participer à la création et à l'agrandissement des territoires libres du réseau, les GNou Found Lands.
Plusieurs stores sont disponibles sur http://www.GNouFL.com ainsi que sur http://www.Wuzuland.com
 
pour pavu.com
clément Thomas - Officer Général
http://pavu.com
-/ get ready for the En-gArde ! /-
 
 
 
----- Original Message -----
Sent: Thursday, March 27, 2003 3:58 PM
Subject: [nettime-fr] institutions/politique/marché

"Il y a là une véritable réflexion à faire, qui peut effectivement commencer
lorsque des points de vues se révèlent, exemple ici sur cette liste. [...] S'il n'y avait pas eu de réactions, je n'aurais sans doute pas pris la peine de donner mon point de vue ici." (s.marquez)
"Elles touchent bien sûr à la politique culturelle de votre pays, à des
pratiques curatoriales, à la représentation d'un genre sur la scène
artistique "officielle"..." (N.Malevé)

Effectivement...ça rappelle le bon vieux temps des mailing lists (rhizome, nettime, etc) en 1995, 1996...mais en français, ce qui aide à réagir + spontanément et promptement...
Je ne suis en France que depuis qq mois mais il m'ait vite apparu qu'une certaine omerta règne en ce qui concerne des rapports art/institutions/politiques culturelles/marché. J'espère ne pas ennuyer les nettimers en dehors de France mais l'analyse de la situation française, même si elle reste spécifique, peut aussi servir, je l'espère, à comprendre les dynamiques internationales du milieu de l'art et les rapports de force qui s'y exercent. Tout cela peut sembler bien loin de notre Flash festival qui, finalement, nous aura livré un bon tremplin pour mettre le doigt sur cette zone de tension latente entre les artistes/curateurs/institutions...

En m'inspirant du très instructif rapport d'Alain Quémin "l'art contemporain international: entre les institutions et le marché (Le rapport disparu)", je voudrais soumettre quelques hypothèses ayant moi même eu à organiser des événements "nouveaux médias" dans des contextes divers et variés (festivals, institutions, centres d'artistes autogérés, etc..).
Le rapport Quemin a été commandé en 2001 par le Ministère des Affaires étrangères français sur le rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de l'art contemporain international. Très peu de personnes ont pu le lire puisqu'il ne fut pas diffusé...et pour cause, l'extraordinaire déclin de la position de l'art français y est méticuleusement exposé et décortiqué.

Première hypothèse:
L'interdépendance entre les institutions (musées, biennales, centres d'art influents) et le marché de l'art à l'échelle internationale est la dynamique la plus puissante qui permet de faire émerger quelques artistes spécifiques (américains, allemands à 70% en 2001 par ex.) sur la scène internationale.

"Dans le monde international de l'art contemporain, quelques conservateurs de pointe, agissant solidairement, constituent des réseaux d'institutions qui procèdent aux mêmes catégories d'acquisitions et entre lesquels circulent les mêmes expositions. Le marché muséal s'agence autour des grands musées internationaux dont les sélections artistiques inspirent celles des musées suiveurs. On voit ainsi des segments du marché et des secteurs du champ culturel se recouvrir à peu près parfaitement." R.Moulin, 2000, Le marché de l'art. Mondialisation et nouvelles technologies, Paris.

Deuxième hypothèse:
Le computer art (net.art, ascii art, art algorithmique, software art et aussi art sonore) n'a pas adopté (pour quelles raisons? technique, idéologique, artistique??) la logique en place de valorisation des artistes/oeuvres (en terme de réputation et donc de prix) de l'art contemporain.
Même si les institutions s'y mettent: la dokumenta en 1997 avec le Hybrid Space (et la désormais célèbre sauvegarde du site dX par Vuk Cosik), biennale de Montréal, Walker art center, etc.,
certains artistes aussi (les ventes aux enchères de net.art sur ebay, la galerie artcard.de, la vente en ligne des "miniatures de la période héroïque"...), la validation de cette sphère artistique par le monde officiel de l'art contemporain ne semble pas avoir abouti...

Donc, un marché n'existant pas véritablement aujourd'hui pour ce type d'oeuvres, les institutions ne cherchent qu'à assumer leur responsabilités vis à vis des politiques en faisant la promotion de l'art numérique (parce que le numérique, c'est l'avenir donc c'est bien) mais ne cherche pas réellement à structurer ce milieu ni à propulser des artistes sur le devant de la scène.

bon, j'arrête là, ça devient trop long....

VP