Louise Desrenards on Mon, 6 Jan 2003 23:13:22 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Re: Cyberfeminisme - révolutionCornelia Sollfrank, zelig 2002.


Permettez moi, pensant qu'être révolutionnaire aujourd'hui ne manque pas de
réalisme, bien au contraire ce pourrait être le mode rampant et rhizomatique
de l'émergence, une vision pour un pragmatisme universaliste de la
singularité, et de le dire.

Il ne s'agit pourtant pas du concept de révolution permamente comme chez les
Trotzkystes. Souvenez vous de la grève du zèle des marcheurs pour se rendre
au travail dans la fin des années 90 à Paris, lors de la grève des
conducteurs de transport en commun, les marcheurs sans se préoccuper des
conducteurs en réalité et au grand dam tant du pouvoir politique que des
syndicats... mais renforçant le mouvement de la grève organisée car en
permettant la durée... C'était spontané et une somme d'autonomies
dynamiques... Qui s'organisant avec son voisin, qui depuis son entreprise,
qui en stop, etc...

PARFAITEMENT IMPREVISIBLE MEME PAS PAR LES SYNDICATS! combien d'objectifs ou
d''enjeux différents auraient pu ne pas justifier la coexistence sensée et
aléatoire d'un tel mouvement?
 
Je pense que c'est important pour tout fondement de la pensée radicale comme
réalité active de l'illusion, cette conscience de la relativité du monde
perçu ou nommé qui parfois constitue une puissance déplaçant des montagnes,
celle des héros sacrilèges libérés des traditions par défaut de celles-ci à
leur égard, lorsqu'ils n'effectuent pas un retour pervers contre la
communauté, un des vols de papillon de la théorie du chaos dans un monde de
compromis où l'économie politique et l'économie politique du signe, autant
que l'économie libidinale des années post-modernes à l'issue de la culture
technique de la production, ont tout intégré au grand dam de nos consciences
critiques... 

Car la pensée radicale ne suppose ni analyse ni prescription; elle s'exerce
derechef, sut le tas, stoïquement telle la pensée du désert (s'agirait-il du
désert culturel ou du désert politique par implosion de leur valeur).

Reste que l'insoumission non seulement sociale mais culturelle, et
l'indécidabilité prédictive de la révolte, comme leurs formes d'adaptations
aux changements de l'environnement, pouvoirs et société, ne sont pas
prescrites et demeurent prospectives sinon strictement prédictibles en tant
que stratégies politiques agies par des partis ou des avant gardes: ce à
quoi désormais elles se dérobent...

Tout dépend si l'on se situe dans une problématique révolutionnaire qui
trouve sa ressource dans la prise de pouvoir alternative a fortiori
historiquement, ce qui paraîtrait caduque sauf pour les dictatures annoncées
ou rampantes (voir les effets d'une prescription économique mondialiste sur
une économie locale telle l'Argentine avant les pays européens en
difficulté, expérimentée dans l'usuel laboratoire africain des années 90 à
propos de l'épargne puis la suite de ses conséquences sur l'économie de
consommation et de subsistance...  Dans un tel cas, ce n'est pas l'Etat
local qui accomplit cette dictature mais l'Etat délocalisé mondial qui la
lui inflige...

SI l'on opère le concept d'autonomie comme Le concept anthropologique de
l'émergence, qui est un concept universaliste de l'idée supposant
contradictoirement toutes les manifestations de diversité et de singularité
matérialistes, comme absence de projet, alors on voit naître le destin sous
de nouvelles augures, et la réflexion intelligente devoir s'opérer en
périphérie des événements et de plus dans la plus grande incertitude
préalable (prise de risque), sens ou pas.

Je ne pense pas davantage que les voies institutionnelles du système
démocratique soient le lieu privilégié des pragmatismes radicaux et
d'ailleurs qu'est-ce que la pensée radicale engagée: une pensée engagée par
l'application de ses idées dans la réalisation sociale? Ou une pensée
engagée par elle-même comme manifestation de liberté sans équivalent
d'application sociale?

On a vu l'effet pervers de l'application des 35 heures, pourtant le projet
ne fut-il pas intéressant? Simplement il n'intégra pas la connaissance de
l'entropie au contact des diverses situations où elles devraient se donner
concrètement lieu et il se retourna par effet contraire: toutes sortes
d'entreprises de production artistiques, animation, etc... en sombrèrent. On
dit aussi que dans les ministères cela empêche le travail sur les dossiers
qui supposait une déréglementation des horaires et des journées de travail,
etc... On a vu l'effet dans les hôpitaux déserts en plein été, quand au lieu
des compensations horaires ce sont des compensations sur les congés qui
s'opèrent, etc... 

On peut tout penser ou écrire même le racisme mais pas tout réaliser
collectivement, n'est-ce pas? Aussi il se pourrait que la pensée radicale
toujours doive se garder désormais d'équivalent socio-économique, quand on
arrive à la fin des utopies réalisées et vues se manifester en leur
contraire... 

Émergent ne veut pas dire qu'il y aurait lieu d'une organisation quelconque
sinon aléatoirement et provisoirement. Emergence ne veut pas dire qu'il y
aurait lieu de la pyramide purifiante de Starhawk serait-elle bonne (mais
toute utopie judeo-chrétienne jusqu'au marxisme léninisme ne fut elle pas
"bonne" a priori ‹ a priori celle de Fourrier) et ni même celle du
cyberféminisme horizontal (à quel titre serait-il meilleur ou pire parce que
sexué +?)... Et pourtant ;-)

Il n'y a pas de deuxième degré aujourd'hui: le second degré lié de la
méta-culture à la fin du XXè siècle, non celui organique du paradoxe qui n'a
rien à voir, s'efface à l'horizon de l'événement, conscience collective
souterraine de certaines situations apparaissant soudain en action, et
d'ailleurs n'est-ce pas un des rares atouts que Sloterdijk concèderait au
consensus rare à propos de Heidegger: que la critique disparaisse à
l'horizon de l'événement?

J'avoue que je suis en réalité horrifiée par de telles visions du monde que
celle exprimée dessous... Comme alternative de modèle paradisiaque héroÎque
ou banalement exemplaire...
 
Sur la conception moderne du féminisme Elizabeth Roudinesco et Mathieu de
Manassein dans leur propre "Deuxième sexe" ont porté un point final
remarquable à propos de l'exposition au CNAC Pompidou, "masculin-féminin"
(programme supplément de Art press n°205 : mais c'était en septembre 95
amis! il faudrait donc faire des rappels réguliers pour mémoire, afin de ne
pas relire éternellement les mêmes sourdes idées de monde singulier étendu
au monde entier... (pardon à la révolution de Mne Cornelia Sollfrank ‹ et la
mienne: "je te la vends pour cent balles de symposium"?-)

Donc je refuse d'analyser dans le détail le texte qui suit, contestant
globalement la base du principe qui l'anime...

Vice la révolution émergente, jamais l'esprit de révolution ne peut
disparaître ne pourrait-il se reproduire ou persister sans dictature, qu'il
apparaisse donc pour disparaître, qu'il disparaisse pour mieux apparaître!

Pardon pour ma position contre-conformiste que d'aucun pourrait penser à
tort agressive, simplement parce qu'elle parle d'un autre lieu, quoique sans
désespérance,

Louise



 Le 6/01/03 16:39, nathalie magnan de <natmagnan@altern.org> a probablement
envoyé ou transmis :

> Cyberfeminisme - révolution Cornelia Sollfrank,
> intervention de la conférence zelig 2002, Paris.
> Traduction Nathalie Magnan, Germinal.
> 
> 
> Utilisation tactique de la terminologie.
> 
> Parler de "la gauche" - "d'être de gauche" aujourd'hui- peut paraître un peut
> bancal, mais ça reste pertinent si la question est définie clairement.
> Néanmoins parler de "révolution" et d'"être révolutionnaire" semble manquer
> complètement de réalisme.  La personne qui  utilise un tel vocabulaire va
> devenir rapidement la cible de sarcasmes et d'attaques polémiques.  C'est la
> même chose aves les termes "anarchie", "anarchiste", "lutte de classe", etcŠ
> mais aussi avec les termes "avant-garde", "avant-gardiste", dans le champ de
> l'art.
> 
> 
> Tout ces termes semblent fonctionner comme des marques commerciales,
> ce quiveut dire que leur image est plus importante que le contenu
> qu'elles
> représentent.  En même temps, elles permettent d'être un champ de
> projection pour les besoin et les désirs individuels.  La question est la
> suivante : les termes, qui ont une forte aura comme "révolution", "anarchie"Š.
> doivent-t-ils être évités, ignorés, bannis ? Au moins ils ont un certain
> charme, ne serait-ce dans l'anachronisme qu'ils transportent.  Et qui plus
> est, ils peuvent fonctionner comme déclencheur.  Leur pouvoir de suggestion
> peut être utilisé sous certaines conditions pour s'investir de
> puissance.  Ce qui veut dire que pour avoir une efficacité
> politique qu'on peu transformer ces termes, en les prenant au deuxième
> degrés.  Peut être que ce que ces mots disent n'est pas correct ou peut être
> ils ne disent pas grand chose, mais ils restent quand même potentiellement
> mobilisateurs.
> 
> Je voudrais maintenant introduire un autre modèle, celui qui a été
> utilisé par l'artiste allemand Joseph Beuys.  Lorsqu'il explique les
> stratégies mises  en ¦uvre pour son projet "Büro für direkte Demokratie",
> (bureau de démocratie directe), il dit un jour: " pour moi, l'important
> était simplement d'accrocher n'importe quel mot au mur, les gens n'avaient
> qu'à trouver ce mot intéressant.  Le terme pouvait alors fonctionner comme
> un point d'entré dans ce qui est le problème". Son idée était d'utiliser
> des mots, afin qu'ils fonctionnent comme point d'entrée.
> 
> 
> Utilisation tactique du cyberfeminisme.
> 
> J'introduis l'idée de l'utilisation tactique du vocabulaire parce que je
> voudrais l'appliquer aussi au cyberfeminisme.  Mais bien sûr ça ne
> peut pas marcher de la même manière.  Quel est la différence avec le
> cyberfeminisme ?
> Premièrement le mot "cyberfeminisme" est relativement nouveau et ne se
> réfère pas à une longue tradition.  Dans le mot cyberféminisme, il y a le
> mot féminisme.  L'élément "féminisme" a une histoire qui traverse le siècle
> dernier, mais qui malheureusement n'a jamais réussi à créer une image
> romantique comme l'a fait par exemple le mot "anarchisme".  A l'opposé, le
> féminisme a une réputation de plus en plus négative et se trouve associé a
> des caractéristiques très désagréable.  Il me semble important de
> réinventer et de pratiquer le féminisme au vingt et unième siècle, ma
> stratégie est de retravailler l'image tout en ouvrant le mot à de
> plus grands territoires, de
> lui donner un pouvoir suggestif qui va au-delà de ce que l'on entend
> habituellement par le mot "féminisme", et ainsi mobiliser des personnes et
> des énergies. La dimension innovatrice du Cyberféminisme repose dans les
> implications futuristes du mot cyber, qui -je l'espère- change l'image
> poussiéreuse et vieillotte du bon vieux féminisme.  Le terme "cyberspace"
> vient de la littérature de science fiction des années 80 et suggère une
> utilisation futuristique de la technologie, ce qui attaché au féminisme
> résulte en fait en un terme nouveau et plein de promesses qui peut en fait
> fonctionner aussi comme un déclencheur.
> 
> 
> Histoire du cyberféminisme : L'invention du cyberfeminisme date de l'année
> 1992, quand en même temps et sans le savoir la théoricienne anglaise Sadie
> Plant et le groupe d'artistes Australiennes VSN Matrix, se sont mises à
> utiliser le terme. Plant associe le mot avec la relation des femmes avec la
> technologie, qu'elle décrit comme intime et subversif.  Pour
> elle, le cyberfeminisme est la réponse théorique au fait que de plus en plus
> de
> femmes produisent un travail créatif dans les art électroniques et les
> technologies du virtuel.  C'est le point théorique qu'elle
> devellope dans son livre "Zero and Ones". Son hypothèse de base est qu'avec la
> digitalisation de la société arrive aussi une signification féminine.  Etant
> donné que ce mouvement théorique n'est pas évident, elle prend différent
> fils pour prouver sa théorie, elle les tisse ensemble pour construire le
> modèle d'un société nouvelle. Le déploiement de structure non-linéaire,
> décentralisé et non hiérarchique joue un rôle central dans cette
> transformation. Plant voit en cela "le retour du principe féminin".
> Néanmoins cette transformation n'est pas le résultat d'intervention
> politique ou autre, mais apparaît automatiquement et sans effort.  Avec
> cette hypothèse, elle transfère le pouvoir et la créativité humaine sur les
> caractéristiques inhérentes aux nouvelles technologies et le contexte dont
> celles-ci émergent, cette analyse peut être appelle techno-déterminisme.
> 
> Plant ébauche un modèle utopique et le revendique comme la réalité. Le
> féminin et la société digitale sont ses sujets favoris, elle les rapproche
> de manière à ce que ni l'un ni l'autre puisse s'échapper. Néanmoins le sens
> d'une utopie positive provoque un certain malaise, due en particulier, à son
> enfermement, c'est un cercle fermé. Dans le développement de son argument,
> Plant invoque un mix éclectique d'idées.  On peut noter son engagement avec
> les concepts d'Irigaray à propos de la symbolisation féminine, des méthodes
> historiographiques (c'est à dire, la production de héros, ici
> d'héroïnes, et des figures d'identification, tel que Ada Lovelace,
> une méthode que les
> féministes ont beaucoup critiquées dans les années 80).  Apparemment Plant
> répond à toutes les questions que ce soient celles de l'interprétation
> Freudienne du tissage pratiqué par les femmes comme une forme d'envie de
> pénis ou celle de l'universalité de la machine de Turing qu'elle compare à
> la mimique féminine.  Lire Plant d'un point de vue expérimental -- comme si
> ses commentaires étaient ironiques -- investis le texte d'un pouvoir
> subversif. Malheureusement, elle le dit d'une manière rigide.
> 
> L'approche prise par VNS Matrix, les ancêtre artistiques du cyberféminisme,
> est plutôt différente. Bien qu'elles partagent avec Plant l'hypothèse que le
> passage à la société digitale est aussi sa féminisation, leur
> émissions poétiques à
> propos du corps féminin est toujours accompagné d'un un clin d'¦il.  Qui
> plus est les efforts qu'elle ont faits pour contaminer la technologie avec
> le sang, la fange, le con (littéralement) et la folie était suffisamment
> anarchique pour profaner le mythe dominant ramenant la technologie à des
> jouets pour les garçons (toys for boys).
> 
> Il n'est pas très difficile alors de voir comment celles qui sont à
> l'origine du terme cyberfeminisme l'utilisent de manières
> divergentes.  Au-Delà des
> différences d'origines -- les notions de 'féminin" et la relation construite
> entre femmes et technologie -- il y a de multiples variantes : la manières
> dont des générations de cyberfeministes - -d'ages variés -- utilisent le
> terme à leur façon afin de désigner des projets, des idées, des mouvements,
> des idéaux, des attitudes, des activités. Quelque chose de nouveau s'est
> approprié le même terme ! et la nouveauté dont je parle réside dans
> l'utilisation tactique du terme, l'appropriation et la redéfinition du terme
> par un paquet de cyberfeministes qui sont apparues en 1997 et ont fondé
> Old Boys Network, la première alliance cyberféministe.
> 
> OBN et le cyberféminisme.
> 
> Nous avons énoncé notre mission ainsi: "OBN est dédié à l'appropriation, la
> création et la dissémination du cyberfeminisme. Nous voulons construire
> des espaces réels et virtuels dans lesquels les cyberfeministes peuvent
> rechercher, expérimenter et agir.  Ces activités ont pour but de permettre
> une présence contextualisée pour des approches différentes,
> interdisciplinaires et même contradictoires du cyberféminisme ".
> 
> L'idée centrale était de prendre le terme cyberfeminisme et de lui donner un
> contenu à partir de sa propre vision, plutôt que de se plaindre, du travail
> mal fait par les précédentes.  Comprendre le cyberfeminisme comme quelque
> chose que vous ne pouvez pas apprendre, pas lire, pas comprendre, mais que
> vous inventez et faites vous-même, a permis d'atteindre une position de
> sujet à beaucoup de femmes ou de féministes qui pensait avoir atteint
> une impasse.  Qui plus est, mes nouvelles camarades de lutte ,
> d'autres artistes scientifiques et
> activistes-- étaient prêtes à développer leurs visions personnelles, prête a
> ouvrir une discussion et former un contexte afin de permettre à cette idée
> de voir le jour. Si le cyberféminisme n'existait pas avant, personne ne
> pouvait plus l'arrêter.
> 
> Une mailing List et un site web était supposé être le support technique de
> ce réseau, mais ce qui a donné corps aux idées abstraites d'organisations et
> l'emergeance d'un discours, ce sont les rencontres en chair en en os
> appelées les conférences cyberféministes internationales.  Je ne vais
> pas entrer dans les détails de ces conférences parce que tout ça est bien
> documenté sur notre site web (http://obn.org).  Mais il est bon de rappeler
> les différences structurelles de chacune de ces conférences et les modes de
> développement de ce réseau.
> 
> La première conférence cyberfeministe internationale à eu lieu en 1997 à
> Kassel en Allemagne et était basé sur l'idée d'une scène ouverte ce qui veut
> dire que tout le monde peut venir et présenter son approche du
> cyberféminisme (OBN etait d'accord sur le fait que en prenant le genre en
> compte, cela voulait dire accepter les femmes dans le réseau,
> mais "les femmes", dans notre définition, est quiconque s'appelle une
> femme, et ceci
> indépendamment de sa biologie.) La scène ouverte à Kassel a produit au moins
> deux clash : celui de deux générations et celui entre les traditions
> féministes de l'est et de l'ouest.  Ces clash se sont multipliés sur
> d'autres thématiques comme la théorie sophistiqué versus l'expression
> artistique, le besoin d'action politique versus l'envie de se faire plaisir.
> Les différentes stratégies présentées allaient des méthodes éducatives à la
> production de modèle alternatif de rôle, de l'ironie au refus et de tout ce
> qui peut se trouver entre les deux.  Mais nous avions toutes une
> préoccupation commune : le féminisme compris comme quelque chose de négatif
> ou de positif était notre point de référence et la motivation d'une
> recherche pour un renouveau par le cyberfeminisme. A partir de ce point un
> des désaccord de base était le rôle que le féminisme devait jouer dans le
> cyberféminisme. Le petit préfixe cyber n'a néanmoins jamais posé de problème
> bien qu'il induise sa propre problématique.  Nous étions sure que nous
> allions créer une nouvelle ère, et que le manque de référence commune
> n'allait pas seulement nous permettre mais demander une nouvelle approche de
> la politique. Nous étions toutes d'accord pour que nos premiers pas allait
> être de NE PAS définir le mot.  Nous avons donc écris les 100 anti-thèses.
> Ces anti-thèses définissent clairement ce que le cyberféminisme n'est pas.
> Voici une petite sélection : Cyberfeminisme n'est pas un isme,
> Cyberfeminismus ist keine Entschuldigung, le cyberféminisme n'est pas une
> dame, Cyberfeminismus ist keine Kunst Le cyberfeminisme n'est pas un film
> d'horreur, le cyberfeminisme n'est pas une idéologie, le cyberfeminisme
> n'est pas une pipe, le cyberfeminisme n'est pas une seule femmeŠŠ
> (http://www.obn.org puis reading room) L'idée derrière le refus de
> définition du terme, était de pouvoir ouvrir ce mot.  Au lieu d'exprimer des
> but politiques définis notre intention était d'amener des approches
> diverses et contradictoires ensemble sur la même plate-forme et de rendre les
> différences productives par les confrontations, ce que nous avons appelé
> plus tard "la politique de la dissension".  L'attention d'OBN etait porté
> sur les structures et les formes ce qui permettait des contenus différents
> et pas tant sur le contenu lui-même.  Les contenus, cyberfeministeS etait
> personnels et individuels.  Néanmoins ce qui va avec la politique de la
> dissension est l'analyse et la comparaison des motivations personnelles, des
> idées et des buts, de les communiquer et de commencer la confrontation.  En
> même temps, l'idée qui était de rendre les différences productives s'est
> révélé être une idée plutôt utopique.
> 
> Avant de parler des dynamiques du réseau et du travail collectif, je
> voudrais évoquer les deux autres conférences.  La deuxième conférence
> avait comme
> titre "la prochaine conférence cyberfeministe" elle a eu lieu en avril à
> Rotterdam.  Contrairement à la première, ce n'était pas une scène ouverte,
> elle était réalisée par un groupe de 7 femmes qui avait mis sur pied un
> programme, structuré autour de trois sujet différents" hacking comme
> méthode et comme
> métaphore", "les corps coupé et le genre fluide : la pointe des avancées des
> technologies de l'information", et "féminisme/ activisme/
> resistance/intervention/globalisme".  Le choix des intervenantes s'est
> fait par un appel ouvert et la recherche personnelle de chacune
> d'entre nous pour
> des intervenantes potentielles.  Le processus de sélection avait pour but de
> circonscrire le champ du féminisme et d'intensifier la discussion sur chacun
> des thème choisi.  Nous avions fixé la date juste avant la Next Five
> Minutes conférence à Amsterdam, et pour lequel les organisateurs
> avaient demandé aux
> OBN d'organiser une table ronde et de faire un rapport sur la "la prochaine
> conférence cyberfeministe" qui venait d'avoir lieux.
> 
> La troisième conférence 'très cyberfeministe internationale' a eu lieu à
> Hambourg en décembre 2002.  Avec plus de 60 participantes, c'etait la
> conférence la plus importante à ce jour.  Elle se décomposait en trois
> parties et incluait de nouvelles visions du cyberfeminisme des visions
> controversées.  La partie la plus importante s'appelait "concepts de
> nouvelles frontières" il y avait douze présentations, des féministes
> d'indymedia aux tactiques cyberfemistes du hardware, des théories de
> collaboration féministe et cyberfeministe et l'éthique bio-media jusqu'au '
> fauteuil de la cyberfeministe dans le réseau underground mexicain'.  Une
> session supplémentaire a été rajouté après le 11 septembre et s'intitulait
> la terreur des nouvelles frontières.  La discussion portait sur la
> relation entre les politiques mondiales du moment (la guerre en
> Afghanistan) et le
> rôle des femmes.  Une autre section s'intitulait 'networking-knot working -
> not working?', (réseau, faire des liens, ça marche pas ?)  dont le but
> était de discuter d'obn, son statut et son échec potentiel.  Cela nous a
> amené au prochain sujet qui est
> 
> Les dynamiques du réseau. Qu'est ce qu'un réseau ? d'où vient t-il ?
> pourquoi doit il peut-il? être un échec ? Les réseaux qu'ils soient fait
> d'humains ou de machines, ont une caractéristique : il ne sont pas
> juste posés là, mais
> quelqu'un les a construit.  De la même manière que vous avez besoin d'un
> certain niveau de communication et de discussion pour pouvoir coordonner les
> choses de base, c'est en général de petits groupes qui commencent à mettre
> en place.  Même si techniquement tout le monde est relié au même niveau , il
> y a toujours des hiérarchies informelles qui s'installent au travers de la
> communication " non officielle". Un autre problème c'est que très peu
> font le travail nécessaire à la maintenance de l'infrastructure. Ce
> service gratuit
> est pris comme argent comptant  par le reste du groupe, jusqu'à ce que
> quelqu'un comprenne que monter une infrastructure c'est aussi prendre des
> décisions organisationnelles.  Ce qui est la base de toute politique.  Ce
> qui veut dire que ceux qui font le travail ont les outils et peuvent
> manipuler.
> 
> Le statut difficile du réseau devient plus évident encore quand le réseau
> est invité à une conférence ou doit écrire un texte pour une publication.
> Le genre de rezotage qui a lieu dans cet environnement qu'on pourrai appeler
> la culture du net (ce qui inclus aussi l'activisme politique).  Bien que les
> gens ne soient pas payées pour le travail qu'ils font dans ce contexte, ce
> n'est pas vrai de dire qu'il n'y a pas une économie derrière.  L'économie
> est différente, basé sur le fait de construire un capital culturel à partir
> de son propre nom.  A mon avis c'est la raison pour laquelle le séparatisme
> est si développé.  Nous avons tous besoin que notre étiquette ait un fort
> capital culturel.  Tout ça se passe bien sur,  avec comme décor de fond,
> le fait que nous sommes tous des idéalistes, se battant pour une bonne cause.
> 
> 
> Le fait que la question de création de réseau est essentielle au
> cyberféminisme est mieux expliqué par une définition du Cyberféminisme
> donnée par Yvonne Volkart, théoricienne suisse. Elle affirme que "le
> Cyberféminisme est un mythe. Un mythe est un récit central d'origine non
> identifiable, ou d'origines multiples. Un mythe est fondé sur un récit
> central qui est dit et redit dans de multiples variations. Un mythe réfute
> LE récit unique autant que la vérité unique, et implique une recherche de
> vérité dans les ESPACES, dans les DIFFÉRENCES ENTRE les différents récits.
> Parler du Cyberféminisme comme mythe n'est pas le mythifier, c'est
> simplement indiquer que le Cyberféminisme existe seulement dans la
> pluralité."
> 
> Qu'est-ce à dire que le Cyberféminisme existe seulement dans la pluralité?
> Cela signifie que le Cyberféminisme requiert un environnement qui tend à
> être sans hiérarchies, et donne à une multitude de voix la possibilité de
> parler et d'être entendues. Et cet environnement est un réseau.
> 
> 
> 
> Mouvement
> 
> Récemment un journaliste m'a demandé si le Cyberféminisme était un
> mouvement. J'ai répondu en citant la réalisatrice allemande Helke Sander:
> "Un mouvement requiert une direction". C'est quelque chose que OBN a tenté
> d'éviter : faire du Cyberféminisme un mouvement dans une seule direction.
> Ceci crée une différence fondamentale d'avec la compréhension traditionnelle
> des pratiques  politiques.
> 
> Beaucoup de gens pensent qu'il y a une nécessité d'un "nouveau projet
> féministe", mais ne voient pas de but et de formes adéquats pour un tel
> mouvement. J'ai du mal à imaginer à quoi pourrait ressembler un mouvement
> cyberféministe. Je ne peux imaginer le Cyberféminisme séparant le vrai du
> faux, ou des discussions sur l'inclusion ou l'exclusion. Peut-être que des
> forces peuvent se réunir pour prendre la même direction, tant qu'il y aura
> assez d'autres directions possible, et tant que les espaces imaginaires
> n'auront pas été fermés.
> 
> (politiquement) Efficace et attirantE
> 
> Je voudrais maintenant terminer par un retour sur l'idée initiale de cette
> intervention : l'usage tactique du langage, ou des termes. Je pense que le
> terme de Cyberféminisme a fait carrière durant les dix dernières années, et
> qu'il a changé la notion de féminisme avec un réel succès. Beaucoup, et
> particulièrement des jeunes femmes, s'y sont intéressé et ont perdu leur
> peur d'être appelées "féministes", parce qu'elle trouvaient le
> Cyberféminisme "cool". Maintenant, elles peuvent être fières de s'appeler
> elles-mêmes "Cyberféministes". Et le fait que le Cyberféminisme a acquis une
> énorme présence dans différents champs en est la preuve. Le feedback le plus
> intéressant que j'ai eu de l'image produite par le Cyberféminisme est un
> article de l'auteur de SF Bruce Sterling, qui trouve le Cyberféminisme
> "stylish".
> 
> Pendant de nombreuses années, l'aspect important du Cyberféminisme n'était
> pas son contenu effectif, mais bien plus ce que le terme mettait en jeu, ce
> qu'il rendait possible. La transformation du potentiel au concret, les
> textes, ¦uvres esthétiques, action politiques, discussions, réseaux,
> évènements, initiatives économiques et éducatives, etc. (et aussi l'amitié)Š
> Tout cela montre que l'idée de créer un espace imaginaire est la première
> étape nécessaire lorsque l'on veut faire de "quelque chose" une ¦uvre
> politique. Pour moi, personnellement, travailler avec le terme de
> Cyberféminisme et construire des réseaux a été une pratique artistique.
> C'était une sorte d'expérimentation au sens de prétendre que quelque chose
> existe pour le faire exister. Une expérimentation avec le pouvoir suggestif
> des mots, qui n'est évidemment jamais prévisible.
> 
> Bien que cela puisse sembler cynique dans un contexte politique, j'aimerais
> revendiquer que pour devenir politiquement efficace, on doit être aussi
> attirantE. Il ne suffit pas d'affirmer vos buts, il faut aussi créer une
> image qui ait le pouvoir d'attirer les gens. Mais quoique fasse le terme, il
> ne fait pas le travail. Le travail reste à faire.
> 
> 
> 
> < n e t t i m e - f r >
> 
> Liste francophone de politique, art et culture liés au Net
> Annonces et filtrage collectif de textes.
> 
> <>  Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net
> <>  Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org
> <>   Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr
> <>  Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net
> 

 
 
< n e t t i m e - f r >
 
Liste francophone de politique, art et culture liés au Net  
Annonces et filtrage collectif de textes.
 
<>  Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net
<>  Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org
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