big-sys-op (fr on Mon, 23 Dec 2002 11:23:08 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Altermedia : faux mediactivistes vrais fachos


Altermedia : faux médiactivistes vrais fachos

Depuis 12 décembre 2002, un nouveau réseau international d'information « 
alternative » sur Internet a vu le jour sous le nom d'Altermedia. Calquant de 
manière évidente le modèle d'Indymedia (*), sans pratiquer la publication 
ouverte, ce réseau recrute son lectorat auprès de clientèles d'extrême droite. 
Moins de deux semaines après sa création il possède 6 antennes nationales. 

À première vue, ce jumeau ressemble beaucoup à son grand frère. « Issus de 
sensibilités politiques différentes, [les créateurs d'Altermédia affirment 
vouloir] fournir une information véritablement alternative en essayant de 
donner la parole à ceux qui ne peuvent jamais donner ni leur version ni leur 
avis sur certains faits ». Beau programme. Rien à redire jusqu'ici. 

En première position sur leur site principal trone un article en anglais 
expliquant, arguments scientifiques à l'appui, pourquoi les premiers américains 
auraient peut-être été des caucasiens. Pourquoi cette urgence à communiquer au 
reste du monde cette « information » ? Mmm! Ça commence à sentir comme dans une 
réunion de gens qui croient à l'importance de la race dans l'organisation du 
monde. 

La liste d'invitation que l'on peut lire sur Altermedia confirme la présence du 
fumet notable de l'extrême droite: « Patriotes ou nationalistes, radicaux ou 
militants de droite, nationaux-révolutionnaires ou identitaires, catholiques 
traditionalistes ou païens, agnostiques ou libre-penseurs, combattants du Liban 
chrétien ou sympathisant de la cause palestinienne, nationaux-écologistes ou 
fan's du Rock identitaire Français, de la Oï, du Hardcore ou encore du Hard 
Rock, mégretistes ou lepénistes, militants du VB qui comprennent le français ou 
pro-belges, intellectuels ou activistes, révolutionnaires sociaux ou 
anti-globalistes ; vous avez tous un point commun: on vous prive de parole et 
d'accès aux médias. C'est pourquoi, ce site est à vous tous, au-delà de vos 
différences… » 

Il semble que ce clone à connotation haîneuse du réseau indymedia soit le fruit 
d'une réaction de ses créateurs à ce qu'ils percoivent comme une censure de 
gauche dans ce réseau. « Aujourd'hui les médias sont au service de quelques 
groupes financiers qui imposent de manière plus ou moins directe leurs mots 
d'ordre, lit-on dans leur site. Et les rares médias alternatifs se sont 
rapidement alignés sur le politiquement correct et censurent tous ceux qui ne 
pensent pas assez à gauche. » Sur leur site national, des Belges renchérissent 
:« [N]ous avons aussi reçu notre lot d'injures. Injures provenant pour 
l'essentiel d'une certaine extrême gauche rassemblée autour des sites Indymedia 
et qui ne conçoivent l'information alternative que lorsqu'elle suit une ligne 
anarcho-marxisante. » 

À croire que les responsables d'Altermédia sont les mêmes individus qui ont 
pourri la vie à certain sites indymedia américains et français dans la dernière 
année en postant de nombreux articles véhiculant des opinions d'extrême droite… 
et qui se seraient bâtit leur petit réseau parallèle. Ce réseau est d'ailleurs 
en croissance, même s'il est plutôt mal conçu et entretenu. Il existe 
maintenant cinq antennes actives (Altermedia France, Belgique, Espagne, U.S.A 
et Grèce) et une nouvelle avec un seul article pour le moment (Altermédia 
Roumanie). 

L'américain David Duke, associé dans le passé au Klu Klux Klan, fournit 
gracieusement de l'espace au réseau sur un serveur informatique, mais, nous 
rassure-t-on, sans «imposer de ligne politique d'aucune sorte» à Altermedia. 
Ouf! Nous voilà rassuréEs. 

Le seul point positif de cette affaire c'est que dorénavant, les fachos de tout 
acabit iront peut-être pisser ailleurs que dans les sites indymedia. 

Pierre Alègre, Mercredi 18 Décembre 2002

(*) Réseau d'information sur Internet né en 1999 dans la vague des 
manifestations de Seattle. Indymedia compte maintenant 102 sites locaux dans 
des dizaines de pays sur tous les continents. 

Source : CEMAQ (http://www.cmaq.net)
 
 
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