Protesta !" (by way of Serge DIEBOLT <diebolt@msh-paris.fr>) on Thu, 4 Oct 2001 12:05:56 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Protesta News 03-10-2001


http://www.multimania.com/protesta


Les États-Unis voient des terroristes partout
L´Anti-Terrorism Act (ATA), le projet de loi anti-terroriste
actuellement en discussion, entend renforcer de façon drastique
l´arsenal répressif en vigueur. Selon Kevin Poulsen, un hacker
reconverti dans le journalisme, l´Anti-Terrorism Act reprend également
à son compte les différents types de délits informatiques inscrits au
Computer Fraud and Abuse Act. Seraient ainsi qualifiés de "terrorisme"
le fait de cracker un logiciel, de créer ou diffuser un virus
informatique, de pirater un site web (même s´il ne s´est agit que d´en
modifier la page d´accueil), de modifier ou de détruire un système
informatique, etc. De plus, l´actuelle prescription, qui empêche
d´engager des poursuites cinq ans après les faits, serait abrogée. Les
script kiddies et pirates, souvent âgés de moins de 21 ans, qui ont
(ou auraient) pu avoir maille à partir avec la justice ces dernières
années, pourraient être poursuivis rétroactivement et condamné... à la
prison à vie, sans possibilité de remise de peine, ni de libération
anticipée. Sans compter tous ceux qui leur seraient venus en aide et
qui devraient, eux aussi, à l´aune du projet de loi, remettre aux
forces de l´ordre un prélèvement ADN à stocker dans la base de données
des meurtriers, violeurs et autres dangereux criminels, ou terroristes
dûment qualifiés.
La semaine passée, les ministres de l´Intérieur et de la Justice de
l´Europe des Quinze se sont réunis en urgence. Objet de l´entrevue :
harmoniser leurs arsenaux législatifs et juridiques en la matière. La
proposition de définition commune du terrorisme évoquait ainsi les
"infractions commises intentionnellement par des individus ou des
groupes contre un ou plusieurs pays, leurs institutions ou leur
population, en vue de les menacer et de porter gravement atteinte à
leurs structures politiques, économiques, environnementales ou
sociales, ou de les détruire". Toute velléité de contestation du
pouvoir en place ou de désobéissance civile, ainsi que toute
utilisation "illégale" de l´informatique ou de l´Internet, sont
aujourd´hui en passe d´être perçues, par la justice, les forces de
l´ordre, sinon l´opinion publique, comme relevant des mêmes
qualifications que celles applicables aux terroristes responsables
d´actes réellement meurtriers. (sources : Transfert, 01Net)

<http://www.transfert.net/fr/cyber_societe/article.cfm?idx_rub=87&idx_art=73
84>
<http://www.01net.com/rdn?oid=161395&rub=2035>

Barbara Lee
La députée qui dit " non "
" J'ai voté comme ma conscience me le dictait (...). Je suis convaincue
qu'une
action militaire n'empêchera pas de nouveaux actes du terrorisme
international
contre les Etats-Unis (...) ", affirme Barbara Lee, la seule à avoir voté
contre la
résolution autorisant Bush à recourir à l'usage de la force.
518 pour, 1 contre. La résolution 23 autorisant le président Bush à recourir
à
l'usage de la force militaire sans accord préalable du Congrès a été adoptée
la semaine dernière à l'unanimité des parlementaires présents au Capitole
(sénateurs et représentants réunis) moins une voix. Et cette voix, c'est
celle
de Barbara Lee, cinquante-cinq ans, démocrate, noire, californienne (1).
Dans une déclaration explicitant son vote, elle a notamment avancé : " Oui,
je
suis convaincue qu'une action militaire n'empêchera pas de nouveaux actes du
terrorisme international contre les Etats-Unis (...). Certains d'entre nous
doivent dire, prenons du recul et pensons aux implications de notre action.
"
Le Washington Post lui a consacré un long article dans son édition du 19
septembre dernier (2). Elle persiste : " Nous sommes actuellement en deuil.
Nous devons prendre du recul et être sûrs que nous ne faisons aucune erreur.
"
Dans le Landerneau politique washingtonien, ce vote a fait grand bruit,
dépassant vite les murs marbrés du Capitole. Depuis, le téléphone de son
bureau n'arrête pas de sonner : des milliers d'appels en quelques jours, des
messages de désaccords, parfois d'insultes, l'accusant d'être " communiste "
(aux Etats-Unis, même dix ans après la chute du mur de Berlin, il s'agit
toujours d'une injure). Elle a également reçu des menaces de mort et, depuis
samedi dernier, des gardes du corps ne la lâchent pas d'une semelle.
Des messages de soutien lui sont parvenus, notamment en provenance de la 9e
circonscription de Californie, dont elle est l'élue. Un district électoral
regroupant les villes de Oakland et de Berkeley (dont l'université fut
l'épicentre de la contestation étudiante en 1968) et considéré comme l'un
des plus à gauche du pays.
Cette femme habituellement souriante porte un air plus grave, et adopte un
ton plus empreint de solennité : " Dans des moments comme ceux-là, il faut des
élus qui disent : "Ayons le sens de la mesure". Je suis une Américaine et je
suis aussi patriote qu'une autre personne ", ajoute-t-elle, en soulignant
qu'elle a voté deux résolutions, l'une condamnant les attaques du 11
septembre, l'autre débloquant 40 milliards de dollars (environ 280 milliards
de francs) pour la lutte contre le terrorisme. Pour que personne ne se
méprenne sur ses intentions, elle insiste : " Je veux emmener ces
terroristes en justice comme tout le monde. "
Barbara Lee tient à préciser également qu'elle ne s'oppose pas à une
éventuelle action militaire mais à la prise de décision par le seul
président des Etats-Unis, et donc à l'abandon par le Congrès de ses
responsabilités.
Mais, pour elle, la guerre n'est pas le moyen le plus efficace de combattre
le terrorisme. " L'action militaire constitue une réaction unidimensionnelle à
un problème multidimensionnelle ", estime l'élue californienne.
Elle avoue volontiers avoir angoissé " à propos de ce vote toute la semaine.
J'ai interrogé ma conscience, j'ai parlé à beaucoup de gens (...). J'ai voté
comme ma conscience me le dictait ". Une angoisse d'autant plus grande que
sa directrice de cabinet, Sandre Swanson, a perdu son cousin dans le crash
de l'avion d'United Airlines en Pennsylvanie. Mais sa principale
collaboratrice a soutenu sa décision. Elle s'en explique : " Le principe sur
lequel elle s'est fondée est que quelqu'un doit se lever et dire que seul le
Congrès possède le pouvoir de déclarer la guerre. Des gens disent que son
vote est antipatriotique. Je pense, au contraire, que c'était vraiment
patriotique. "
A sa manière, Barbara Lee est une récidiviste. Déjà, en 1999, durant la
crise du Kosovo, elle était la seule membre de la Chambre des représentants à
avoir voté contre les bombardements de la Serbie. Elle inscrit son vote de
la semaine dernière dans les pas des sénateurs Wayne Morse et Ernest
Gruening qui, en 1964, avaient été les deux seuls membres du Congrès à voter
contre la résolution dite du golfe du Tonkin, accordant les pleins pouvoirs
au Président Lyndon Johnson pour intensifier la guerre au Vietnam. 
Barbara Lee cite d'ailleurs Morse : " Je crois que l'histoire retiendra que
nous avons commis une énorme erreur en subvertissant et contournant la
Constitution des Etats-Unis. " Puis d'ajouter : " Le sénateur Morse avait
raison, et je crains bien que nous ne refassions la même erreur aujourd'hui.
"
(1) www.house.gov/lee/ <http://www.house.gov/lee/>
(2) www.washingtonpost.com <http://www.washingtonpost.com>
Source: L'humanité


A la prochaine,
Sam



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